"La Cité de la Joie" sur Netflix

On ne parle pas de télé classique aujourd’hui mais de Netflix. Et même d’un documentaire original Netflix poignant qui nous permet de découvrir la vie de Zawadi, de Jackie, de Sandra, de Rousseau, de Tulizo et de centaine d’autres femmes… 

Des femmes victimes de viols de guerre au Congo. Ces femmes ont subi l’enfer et leurs témoignages doivent être entendus. Ces viols sont systématisés et utilisés comme une arme par les milices qui ravagent encore la région pour le contrôle des ressources minières sans que la communauté internationale ne s’en émeuvent. Il y aurait plus de 1000 viols par jour en RDC soit 48 femmes violées par heure (cf. American Journal of Public Health).

Ces femmes, la plupart du temps détruites physiquement et rejetées par leurs communautés, sont accueilli à la Cité de la joie.  Il s’agit d’un centre communautaire de guérison et de formation pour les survivantes. Ce campus est construit en 2011 à Bukavu. Il est né d’un partenariat entre Christine Schuler-Deschryver militante pour les droits de l’homme congolaise, Eve Ensler, auteur des monologue du vagin et le Dr Denis Mukwege. Le centre a été en partie bâtit par les femmes elle-même.

Pendant leur séjour qui dure en général 6 mois, les femmes passent du statut de victime à celui de leader. Elles apprennent à connaitre leurs droits, à se défendre pendant des cours d’auto-défense, à se raconter lors de thérapie de groupe, à vivre ensemble, à dépasser la souffrance pour découvrir leurs pouvoirs et leurs dignités. La dureté des témoignages contraste avec la vitalité de ces femmes, qui se relèvent et qui deviennent des actrices du changement en se formant ou en militants. En moyenne 180 femmes sont formées tous les ans au sein de la Cité de la joie.

Le docteur Mukwege, repare les femmes au sens propre dans son hôpital de Panzi et en soutenant l’initiative de la Cité de la Joie il les aide également à reconstruire leurs avenirs. Il a déjà fait l’objet de deux documentaires en 2014 : Congo, un médecin pour sauver les femmes et en 2015 l’Homme qui répare les femmes. Si son combat vous intéresse sachez que vous pouvez soutenir la fondation Panzi et lire son dernier ouvrage intitulé Plaidoyer pour la vie ou la bande dessinée de Jean Van Hamme et Simon Christophe : Kivu paru cette année dans laquelle il fait une apparition.

Je tiens à finir cette chronique en laissant la parole à Christine Schuler-Deschryver : « j’ai raconté mon histoire vous pouvez raconter la vôtre, il y a une vie après ce que nous avons surmonté. »