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La désobéissance civile
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La désobéissance civile

RCF,  -  Modifié le 11 décembre 2018
Chaque mardi Cyrille Frey vous propose sa chronique sur l'écologie.
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Encore un week-end de manifestations en tous genres, marches pour le climat et gilets jaunes, dans un contexte policier tendu…
 
Samedi, le président des Amis de la terre a été en garde à vue 24 heures pour avoir maintenu la Marche pour le climat alors qu’elle avait été interdite à cause des autres manifestations annoncées. Cette marche et bien d’autres ont eu lieu et se sont déroulées sans aucun incident. Elles ont aussi été l’occasion de nombreuses rencontres et de constat de convergences sous la bannière "fin du monde, fin du mois même combat". C’est un thème qu’on a déjà abordé ici, la crise écologique frappe d’abord les pauvres, ici ou ailleurs, je n’y reviens pas. Mais cette marche pour le climat interdite, cette fois, questionne l’angle politique. Que faire, si sous divers prétextes, le pouvoir décide de ne rien changer ?
 
Cela veut dire qu’on pourrait craindre une révolution ou un coup d’Etat vert ?
 
Une révolution écologique violente, ou pire le totalitarisme vert, c’est ce que tous les écologistes que je connais veulent éviter à tout prix. Déjà le terrorisme vert, c’est le serpent de mer, tout le monde le craint mais il n’existe pas. Ce sont les militants écologistes qui sont assassinés notamment en Amérique latine. Pour moi, quelle que soit la violence politique qui s’oppose à la transition écologique, riposter de la même manière n’est pas une option. Une société écologique, donc basée sur le lien, sur la taille humaine, sur la coopération, je ne vois pas comment la violence pourrait l’engendrer. Mais visiblement, on n’est pas parti pour y arriver non plus en demandant poliment de changer à des représentants d’un monde qui a tout intérêt à ce que rien ne bouge. Donc soit on attend de frapper le mur, avec eux au volant, à pleine vitesse, soit on envisage des modalités de passer outre, sachant donc qu’on a exclu l’option pavé dans les vitrines.
 
Et quelles seraient ces modalités ?
 
La première, c’est de s’extirper du monde non-écologique et de commencer à construire la société que nous voulons "à côté". C’est l’approche qui unit toutes les initiatives d’économie relocalisée ou solidaire, de modes de production écologiques comme la permaculture, de sortie du consumérisme avec le zéro déchet, les monnaies locales. Mais l’autre, c’est envisager la désobéissance civile non-violente, à l’instar du mouvement britannique Extinction Rebellion. Pour nous chrétiens, l’exemple vient de haut : c’est ce que font les apôtres, dans les Actes (4, 18-20) : "nous ne pouvons pas nous taire". Moins l’ancien monde bougera, plus le risque de changements violents sera grand. Alors puisque, comme nous le rappelle Laudato Si, la crise écologique est une question de justice, que nous y sommes attendus, il y a sans doute là un lieu d’engagement : être présents au cœur de ces luttes pour qu’elles ne deviennent pas des massacres.

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