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​La fraude à notre table
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​La fraude à notre table

RCF,  -  Modifié le 6 février 2019
Retrouvez l'édito politique de François Ernenwein tous les mercredis.
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 Près de trois tonnes de viande suspecte ont été exportées de Pologne vers l’Europe…

Nos assiettes nous ressemblent et nous rassemblent. Elles disent nos inclinations. La Croix a consacré le 2 février un grand dossier à nos habitudes culinaires. Nos penchants, tout comme les interdits alimentaires, construisent des communautés. Les rites de la table ou a contrario le grignotage sont des choix de vie. Sujet passionnant. 

Mais en passant des pratiques de la table au contenu des assiettes, tout devient parfois un peu plus inquiétant.

Personne ne devrait céder à la panique : la sécurité alimentaire a progressé au fil du temps par le progrès des sciences, des réglementations et des contrôles. Oubliés le mal des ardents, ou feu de saint Antoine, et les ravages de l’ergot du seigle. Raison supplémentaire pour préserver ces acquis. Les services sanitaires français viennent ainsi de passer une fin de semaine à traquer des lots de viande suspecte venus de Pologne, sans doute fruit d’abattages nocturnes et clandestins de bêtes potentiellement malades.

Sur un total de 2,7 tonnes exportées dans dix pays européens, les 800 kg arrivés en France ont été localisés, mais une très faible partie a déjà été commercialisée, mélangée à d’autres viandes. Varsovie explique qu’il n’y a pas de risque sanitaire. On voudrait pouvoir croire les experts polonais. Mais peut-être aurait-il mieux valu qu’ils déploient toute leur science dès le départ de l’affaire.

Quelles leçons tirer de cette affaire ?

Nous regardons nos assiettes et veillons au respect des équilibres alimentaires (ni trop de graisses, ni trop de sucres, des fruits et des légumes…). Nous avons raison. Mais notre police personnelle ne suffira jamais. Elle doit être prolongée par une traçabilité réelle et par l’efficacité des contrôles. Il y a encore trop de produits vendus pour ce qu’ils ne sont pas. Il faut surveiller (mieux) et punir (plus). Dimanche dernier, la ministre française des affaires européennes Nathalie Loiseau a à nouveau réclamé le création d’un "force européenne d’inspection sanitaire"  pour mieux protéger les consommateurs.
 

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