La lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes

Des annonces très attendues après 18 mois de mandat consacrés à la mise en place de mesures censées libérer l’économie et l’investissement pour créer des emplois. Les résultats seront sûrement au rendez-vous dans quelques mois mais en attendant il y a toujours 3 millions d.enfants qui vivent dans des familles pauvres.

Je voudrais justement prendre l'exemple d’une famille arrivée en région parisienne en urgence au printemps suite à des violences conjugales. La maman arrive donc avec ses 3 enfants et dort quelques jours à l’hôpital puis à la rue avant de trouver un hôtel par le 115. Les enfants (6 ,11 et 12 ans) sont inscrits à l'école et s’adaptent. Très vite elle trouve un travail comme auxiliaire de vie auprès de personnes âgées dans une commune proche. Malheureusement la famille doit changer 4 fois d’hôtel durant l’ete .

À la rentrée ils sont dans un hôtel à Argenteuil, la maman travaille à St Ouen, et les enfants sont inscrits a l'école à Saint Cloud . Même sans connaître la région parisienne, on imagine des trajets impossibles ! La maman lève les enfants à 5 h pour les déposer à l'école vers 7h et être à son travail à 8h. Le soir elle rentre à 20h et c'est la grande de 12 ans qui s’ occupe des autres. Au bout de quelques jours les enfants s'endorment en classe, en particulier le petit garçon qui démarre son CP.

L'assistante sociale a fait très vite tous les dossiers pour un logement social mais il y faudra sans doute attendre des mois. La maman tient le coup parce qu'elle a un CDI et que les personnes âgées sont très attachées à elle mais combien de temps ? Qui dira le courage de cette maman qui veut à tout prix garder son travail ? Qui dira l’injustice de ses enfants empêchés de suivre l’ecole normalement ?

J'attends du président d'abord qu'il comprenne le courage et la dignité de ces gens malgré leur vie difficile et qu’il tourne définitivement la page d'un discours culpabilisant qui parle d'assistés et de profiteurs qui coûteraient cher à la nation. Ensuite que le plan annoncé soit ambitieux et global, incluant par exemple la question cruciale du logement. Enfin que la mise en œuvre et le suivi du plan soit faits avec des personnes qui vivent la pauvreté au quotidien. Ce sont elles qui savent, pas nous.