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​La moule adhésive
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​La moule adhésive

RCF,  -  Modifié le 15 octobre 2018
Chaque lundi Patrick Lonchampt parle d'une innovation, et il continue sa série du bio mimétisme avec aujourd'hui les moules.
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Si je continue dans cette ligne du bio mimétisme c’est parce que la nature a beaucoup à nous enseigner sur ses richesses et que son observation peut être source d’innovation comme nous avons déjà pu le voir. Cette semaine c’est donc d’une propriété toute particulière aux moules dont nous allons parler, à savoir leur capacité en milieu humide d’adhérer à presque toutes les surfaces et ce quelque soit la pression des vagues.

Cette découverte Stéphanie remonte à 2015 et c’est l’équipe du Docteur Alison Butler de l’université de Santa Barbara qui a créé une molécule permettant de reproduire les vertus adhésives de la moule. Une vraie petite révolution dans le monde de l’ingénierie et des matériaux puisque la particularité des moules, et désormais de cette molécule, est de pouvoir adhérer à tous les supports en lien avec un milieu aqueux, puisque comme vous le savez certainement Stéphanie l’eau agit habituellement sur les colles comme un solvant, rendant ainsi impossible dans la durée l’adhérence aux matériaux, venant ainsi révolutionner dans le milieu médical la problématique de la suture qui aujourd’hui ne peut se faire qu’avec du fil ou des agrafes.

L’explication tient à la synergie de deux composés chimiques, la lysine qui est un acide aminé que l’on retrouve dans les protéines appartenant au pied de la moule et du catéchol un composé organique qui peuvent être trouvé chez les mollusques, mais aussi chez les bactéries ou même dans notre propre cerveau puisqu’il est un des composants de la fameuse dopamine qui permet le traitement de la maladie d’Alzheimer.
 
Depuis 2015 date de la publication dans le magazine scientifique « Sciences » de la découverte de cette molécule, d’autres chercheurs se sont intéressés à cette propriété adhésive en milieu humide, comme cette équipe d’ingénieurs biomédicaux issus d’Universités de Sydney et des États-Unis et qui ont créé en  2017 MeTro, une colle, qui se présente sous forme de gel, permettant de sceller hermétiquement les plaies internes en 60 secondes, sans agrafes ni fils , et ainsi permettre la suture d’endroit aujourd’hui sensible tel que le cœur, le poumon ou les artères qui ont cette propriété de se dilater et de se détendre en permanence, mais aussi sur des plaies internes qui sont souvent dans des zones difficiles à atteindre et qui ont généralement besoin d’agrafes ou fil.

Une innovation donc qui sera d’une grande utilité, particulièrement dans le cas d’accident de la route où sur des terrains de guerres rendant ainsi possible la suture rapide comme celle par exemple d’une artère sectionnée. Si les essais cliniques sont probants, et que l’on trouve les financements pour les réaliser, on pourrait voir apparaître Metro sur le marché à l’horizon de 2020 2021, mais ce qui est certain ma chère Stéphanie, c’est que, quel que soit son mode de consommation, au resto ou l’hôpital il y a pour la moule une forte adhésion.
 

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