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La querelle des féminismes
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La querelle des féminismes

RCF,  -  Modifié le 31 janvier 2018
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Hollywood a récemment applaudi les actrices ayant dénoncé les pratiques de harcèlement sexuel. De l’autre côté de l’Atlantique, d’autres parlent du droit à être importunées, de la liberté à être sifflées dans la rue, séduites dans les bars. Mais, d’un côté et de l’autre, on ne parle pas de la même chose. 

Le harcèlement sexuel est d’abord un problème de droit, où des hommes commettent à l’encontre des femmes des actes répréhensibles, pénalisables. Et où des femmes doivent pouvoir en appeler à la loi pour être protégées. Le harcèlement de ce type renvoie à un fait : celui de la domination masculine et des inégalités qu’elle justifie – inégalités de salaires, inégalités sociales dans la représentation des femmes à des postes de responsabilité et dans la considération qui leur est accordée. Dans ce domaine, qui est très largement celui du travail et de l’entreprise, aucune remarque n’est anodine, tout est tendancieux, car tout vise à faire de la femme un être, ou plutôt un corps, que l’on s’autorise à juger, jauger, blaguer, inférioriser. 

La séduction est tout autre chose. Elle prend place aux côtés de la politesse. Elle appartient à ce que le sociologue Norbert Elias appelle le « processus de civilisation », c’est-à-dire les manières que nous avons de policer, de raffiner nos pulsions et nos désirs.

Être civilisé, c’est apprendre la retenue, c’est faire reposer une plus grande liberté, une plus grande légèreté, sur une plus grande retenue. Impossible de confondre les actes de prédation sexuelles avec les codes de galanterie. Et pourtant, le débat actuel semble ne plus savoir comment ni où faire la différence.  La raison en est que nous sommes peut-être devenus des illettrés de la galanterie, des analphabètes de la séduction. Et qu’entre la brutalité du sexisme et la pauvreté de nos « Je t’aime », c’est tout ce monde de la séduction, c’est toute la civilisation des sentiments, que nous sommes en train de perdre. 

A la domination masculine, qu’il faut combattre, à coup non pas de réforme absurde de l’orthographe ou de féminisation des professions, mais à l’aide de la loi, s’ajoute cet appauvrissement de nos comportements, qu’il faut déplorer et éviter à tout prix, en cultivant à parts égales civilité, politesse et galanterie. 
 

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