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Le 8 mai et les jours fériés
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Le 8 mai et les jours fériés

RCF,  -  Modifié le 7 mai 2019
Dans cette chronique philosophie, Laurence Devillairs s'interroge sur le sens à donner aux jours fériés.
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Demain, le 8 Mai, nous célébrerons la fin de la seconde guerre mondiale. Et ce sera un jour férié. Certaines critiques ont pu être formulées contre la multiplication des célébrations, des commémorations, des devoirs de mémoire, et… des jours fériés.

VOUS REMETTEZ EN CAUSE LES JOURS FÉRIÉS, LAURENCE ?

Mon but, ce matin, n’est pas de remettre en cause les jours fériés, ni de critiquer l’idée de devoirs de mémoire, qui leur est en partie liée. Bien au contraire. Nous devons faire mémoire de l’histoire, de l’Histoire avec une majuscule, comme de l’histoire particulière de tous ces hommes qui, souvent au prix de leur vie, ont fait que notre présent soit meilleur que le leur, qu’il soit un temps de paix. Nous n’avons été ni des témoins ni des acteurs. Notre manière de participer néanmoins à ce qui a eu lieu est d’en faire mémoire. Alors, oui, il faut faire mémoire de l’armistice du 8 mai 1945, et de la guerre à laquelle il a mis fin. C’est un jour particulier qui permet de se poser des questions importantes.
 

LESQUELLES ? QUELLES QUESTIONS POSE CE 8 MAI DE NOS JOURS ?

Par exemple, celles de savoir ce que signifie la liberté, ce que signifie se battre pour un monde libre. Ce que signifie aussi ne pas se battre, car après tout, c’est ce qu’avait décidé le gouvernement français, en signant avec le Reich de Hitler une autre armistice, en juin 1940. Ce que signifie collaborer ou résister. C’est à cela que nous conduit la mémoire : à ne pas faire du 8 mai un jour comme les autres. Et c’est à cela que sert un jour férié : à marquer un temps d’arrêt, à prêter attention, à faire mémoire.
A percevoir autrement le temps, celui de l’histoire collective comme celui de nos histoires personnelles : le temps et les années, ce n’est pas que la succession d’instants séparés les uns des autres, une suite de dates
sur les calendriers.
Le temps, c’est la mémoire. Et c’est là la grande leçon du philosophe Henri Bergson. Le temps demande de prendre le temps, d’accorder aux choses et aux événements toute leur place, toute leur importance. En ce mois de jours fériés, il nous donc apprendre à ne pas enchaîner les jours mais à en faire mémoire, à leur donner une profondeur, une densité. A peser chacun des jours, et surtout les jours fériés.

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