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​Le chaos des européennes
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​Le chaos des européennes

RCF,  -  Modifié le 31 octobre 2018
Chaque mercredi François Ernenwein vous propose son regard politique sur l'actualité européenne.
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L’Europe va mal et son modèle est menacé… Qui n’a toujours pas compris ?  L’élection dimanche au Brésil de Jair Bolsonaro un nostalgique de la dictature, la politique conduite depuis près deux ans aux Etats-unis par Donald Trump, celle voulue par Vladimir Poutine en Russie auraient dû faire dresser l’oreille  à  tout un continent : l’Europe, là où la démocratie a été inventée. Las, c’est le contraire qui se produit.

En Italie, en Autriche, en Hongrie et même en Pologne, les populismes triomphent. Les partis réputés modérés connaissent presque tous en Allemagne des défaites électorales spectaculaires. Les tentatives d’organiser la riposte tournent court. Emmanuel Macron donne de la voix sans rencontrer une solide adhésion de ceux qui en Europe semblent partager  son point de vue et rencontre les limites de son appel très ambigu aux progressistes.   Angela Merkel et les siens, affaiblis par les scrutins régionaux récents, récusent une telle polarisation en Europe, et tentent, tant bien que mal,  de ménager les gouvernements autoritaires du glacis est européen de l’Allemagne.

En France, alors, que se passe-t-il ?

En France, c’est l’ultime paradoxe, l’Europe est installée au cœur du débat. Soit qu’il s’agisse d’en défendre la nécessité, soit pour la stigmatiser. De droite à gauche, les principaux leaders  s’organisent et donnent de la voix  en vue du scrutin européen. Dans la plus grande confusion. Les nécessités tactiques et la prudence commandent à tous de se hâter lentement. D’où une situation ubuesque… Marine le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Laurent Wauquiez ne conduiront pas la liste de leurs formations respectives, même s’ils ne cessent de fustiger les dérives de l’Union. Manque de courage ou manque de conviction ? Le parti présidentiel cherche encore sa tête de liste, une sorte d’incongruité puisqu’il a décrété l’état d’urgence en Europe. Le parti socialiste hésite encore tiraillé entre une candidature de témoignage qui n’irait sans doute pas très loin et un ralliement à une éventuelle candidature de Ségolène Royal.

Comment en sortir ?

Une clarification serait pourtant nécessaire pour installer un débat incarné par quelques personnalités. Les meilleures idées quand elles ne sont pas véritablement portées par un projet restent assez vagues.  Or, l’Europe pour se réformer a besoin d’options clairement affirmées. Le débat européen doit sortir du flou actuel pour pouvoir avancer. Face à tout ce qui la menace, l’Europe a besoin d’engagements forts. A quelques mois des échéances, ce serait une faute de trop tarder. 

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