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Le cinéma, un outil politique pour le PCF
Présentée par Valérie de Marnhac PR-27056

© CinéArchives, Fête de l’Humanité 1969
Valérie de Marnhac présente le documentaire "Le parti du cinéma" qui revient sur l'utilisation de cet art populaire par le parti communiste français (PCF) dès 1920.
C’est une plongée captivante que Pauline Gallinari et Maxime Grember nous proposent ici, à la façon d’une épopée. On découvre de très nombreuses images d’archives inédites - d’actualités ou de films-, qui illustrent la façon dont le Parti communiste français a utilisé le cinéma pendant 60 ans comme outil politique, et comment il l’a fait à la fois sur le plan technique, économique et artistique.
Dans ce contexte, un des premiers films marquants, c’est "La Vie est à nous" de Jean Renoir, commandé en 1936 par Jacques Duclos, le responsable de la propagande du parti, alors en pleine campagne électorale pour le Front populaire.
Le film a été diffusé très largement mais de manière associative, lors de séances privées ou de projections dans les usines, grâce à du matériel financé pour l’occasion par le parti communiste. Et c’est ce que le film nous montre : cette volonté du PCF d’investir dans toute la chaîne industrielle, de la production à la réalisation, jusqu’à la diffusion de leurs images.
Pour cela, ils s'adressent à des professionnels du cinéma, qui sont aussi membres du parti ou en tous cas sympathisants. On aperçoit côté acteurs les plus connus : Yves Montand, Simone Signoret, Michel Piccoli... Et de manière plus amusante et assez inattendue, Daniel Auteuil, qui débute à l’écran en 1975, dans un film destiné à recruter de nouvelles adhésions féminines pour le parti !
On suit aussi certains de leurs combats comme celui pour la défense du cinéma français face à Hollywood, juste après-guerre, au moment des accord Blum-Byrnes.
Le documentaire est co-écrit par une historienne du cinéma et par le directeur des archives du parti communiste. Ils se sont donc attachés avant tout à la véracité et à l’exhaustivité des événements. Ce qui est passionnant, notamment dans le décryptage de la fabrication des "contre-actualités".
Mais effectivement, entre les lignes, on perçoit les limites de ce cinéma de propagande. Avec notamment, la difficulté de sortir d’un public de militants déjà convaincus.
Et puis l’exemple de Jean Renoir montre que ce n’est pas dans l’exercice de commande qu’on est le meilleur. Un an après "La Vie est à nous", il a tourné "La Grande Illusion", chef d’œuvre de l’histoire du cinéma. Avec certes un scénario un peu plus subtil !
Et plus largement, on peut évoquer ici la quasi-impossibilité de faire cohabiter création artistique et action militante. De nombreux exemples sont données. Et même le cinéma soviétique d’Eisenstein que le Parti communiste français rêvait de reproduire, a fini lui-aussi par l’exclusion et la condamnation de son réalisateur-phare.
"Le parti du cinéma", lundi 1er février à 20h30 sur LCP.
Chronique réalisée en partenariat avec SIGNIS Cinéma.
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