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Le dossier sensible de l'assurance-chômage
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Le dossier sensible de l'assurance-chômage

RCF,  -  Modifié le 15 janvier 2018
Syndicats et patronat se retrouvent aujourd’hui pour une première réunion de négociation sur l’avenir de l’assurance chômage. Un dossier sensible.
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Après la réforme du code du travail l’automne dernier, le but est de lutter contre un chômage qui reflue très - trop - lentement.

A la mi-décembre, le gouvernement a défini une feuille de route, à charge pour les partenaires sociaux de s’entendre d’ici la mi-février. La ministre du travail, Muriel Pénicaud, reprendra ce qui lui convient dans leur accord.
Le tout sera ficelé au printemps dans un épais projet de loi, qui traitera aussi de la formation professionnelle et de l'apprentissage.

Le point de négociation le plus épineux - et coûteux - est la promesse faite par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle d’élargir le droit au chômage aux travailleurs indépendants et aux personnes ayant démissionné. Son but est de prendre en compte la grande mutation de l’économie qui se profile.

Avec la mondialisation, la concurrence ne cesse de s’accroître. Et  l’accélération du progrès technique bouleverse les positions acquises. Des entreprises naissent, d’autres meurent. On dit aux jeunes que le CDI à vie, c’est fini - et c’est vrai. Ils devront changer de travail plusieurs fois dans leur vie et éventuellement passer par des phases où ils ne seront plus salariés, mais créer leur propre emploi, être indépendants. Ils devront alors pouvoir bénéficier du filet de l’assurance chômage. Mais cela pourrait coûter cher.

Les solutions constituent tout l’enjeu de la négociation. Pour le moment, il semble que seuls les démissionnaires ayant un projet professionnel pourraient en bénéficier de l’assurance chômage. Et ceci tous les cinq ans. Le sort des indépendants, très hétérogènes, est plus épineux. La plupart d’entre eux ne souhaitent d’ailleurs pas bénéficier de cette nouvelle couverture : que ferait un dentiste ou un boucher d’une assurance chômage ? L’une des pistes envisagées serait donc de la réserver aux travailleurs précaires des plates-formes du type Uber.

Le gouvernement souhaite également lutter contre l’explosion du nombre de CDD très courts - un jour, une semaine - qui coûte cher à la collectivité et installe durablement des travailleurs dans la précarité. Les syndicats sont évidemment favorables un bonus-malus taxant les entreprises abusant de ces contrats. Le Medef s’y oppose.

Muriel Pénicaud a prévenu : faute d’un dispositif permettant de lutter efficacement contre la précarité, elle imposera son propre mécanisme.

Vous savez, Stéphanie, à côté de ces énormes dossiers, le renforcement du contrôle des chômeurs - qui a fait couler beaucoup d’encre ces dernier jours - apparaît comme la moindre des difficultés. C’est pas le moindre des paradoxes.

Car quoi qu’on en dise, la très grande majorité des chômeurs respectent leurs obligations et cherchent activement un emploi.

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