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"Le Grand Bal" de Laetitia Carton
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"Le Grand Bal" de Laetitia Carton

RCF,  -  Modifié le 31 octobre 2018
Chaque mercredi Valérie de Marnhac vous présente un film qui sort en salles.

Bonjour Antoine ! Est-ce que vous aimez danser ? Et connaissez vous la Tarentelle, la Champenoise ou la Maraichine ? Eh bien, après avoir vu "Le Grand Bal" de Laetitia Carton, vous n’aurez qu’une envie, c’est d’apprendre à les danser ! Et surtout vous ne regarderez plus jamais vos partenaires avec les mêmes yeux. Alors on connaissait plus ou moins le succès des cours de danses traditionnelles. Mais ce grand « bal trad » - comme ils l’appellent- est un moment de liesse et de communion impressionnant, qui dépasse le simple folklore.

Le plus incroyable, c’est le lieu et l’histoire de ce grand bal. Chaque été depuis 30 ans, 2000 personnes de tout âge et de toute origine arrivent d’Europe dans ce petit village de l’Allier pour danser sous des chapiteaux pendant 8 nuits et 7 jours. Les journées sont consacrées aux ateliers avec plus de 500 musiciens. Et le soir, c’est les grands bals, jusqu’au bout de la nuit.

Mais ce n’est pas un peu ringard les danses traditionnelles ?

On pourrait le croire Antoine mais le film est au contraire extraordinairement jeune et vivant. En fait, c’est plutôt une histoire de transmission. La réalisatrice avait entendu parler de ces danses par sa grand-mère, puis a découvert ce lieu il y a quinze ans et a choisi d’y tourner son 4ème documentaire en 2016. Elle connait bien la magie du Grand Bal, elle sait où placer ses caméras pour nous transmettre l’énergie et la joie qui s’en dégagent. Et on est littéralement pris par le rythme de ces danses collectives, en ligne ou en cercle, où chacun semble perdre la notion du temps.

Donc on se lève de son siège et on danse ?

On peut ! Mais entre deux danses, la réalisatrice et son perchiste s’invitent aussi dans des conversations libres et spontanées. Sur la différence entre guider et être guidée, sur l’évolution de la société, ou sur la manière de trouver le bon tempo. La libre expression des corps libère les esprits et la parole. On se confie, on dévoile ses peurs, ses appréhensions, ses limites aussi. Et entre ces hommes et ces femmes d’aujourd’hui, pour parvenir aux moments de grâce dont témoigne le film, il n’est plus question d’égalité mais d’écoute et de consentement à l’autre.

En quoi est-ce un documentaire et pas un reportage ?

Parce qu’avec Le Grand Bal, Antoine, on a là une vraie œuvre de cinéma, d’une grande puissance subjective, comme ce joli plan, fixé sur les deux mains enlacées d’un couple qui valse, et que vous retrouvez à l’affiche du film. Ou comme cette voix-off, douce et inspirée de la réalisatrice qui mêle ses propres pensées à celles de grands poètes. Car finalement, parler de la danse, c’est parler de la vie et parler de l’amour. Et pour terminer donc, je voudrais la citer : « Aller au Grand Bal, c’est réparer le monde en nous. (…) Le miracle, c’est être debout au milieu de la nuit, [avec] la certitude qu’il existe un autre monde et qu’il est déjà dans celui-là ».

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