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Le mariage de PSA Peugeot Citroën et Fiat Chrysler
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Le mariage de PSA Peugeot Citroën et Fiat Chrysler

RCF,  -  Modifié le 31 octobre 2019
​Les constructeurs automobiles français PSA Peugeot Citroën et Italo-américain Fiat Chrysler envisagent de fusionner
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Moins de cinq mois après l’échec d’un projet de mariage entre le même Fiat Chrysler et l’autre français, Renault, les deux groupes familiaux européens, détenus respectivement par les familles Peugeot en France et Agnelli en Italie ont décidé de se marier pour créer le quatrième constructeur mondial. Combinés, ils produiraient 8,7 millions de véhicules, engrangeraient près de 184 milliards d’euros de chiffre d’affaires avec 400 000 salariés. Leur catalogue agrégé réunirait 14 marques : les française Peugeot, Citroën et DS, l’allemande Opel, la britannique Vauxhall, les italiennes Fiat, Alfa Romeo, Lancia, Abarth et Maserati, et les américaines Chrysler, Jeep, RAM et Dodge.

Parce que dans un marché automobile devenu mondial, les deux groupes passeraient en quelque sorte d’une division régionale à la ligue 1 des constructeurs automobiles, derrière l’allemand Volkswagen, le franco-japonais Renault Nissan et le Japonais Toyota, qui fleurtent tous avec les 10 millions de véhicules fabriqués par an.

Or le marché automobile mondial est en panne. Le nombre de véhicules vendus devrait reculer cette année pour la première fois depuis dix ans, ce qui rend la concurrence encore plus féroce et pèse sur les bénéfices.

Une évolution d’autant plus compliquée que les constructeurs doivent affronter des défis technologiques majeurs avec des normes anti-pollution de plus en plus strictes et le passage aux moteurs hybrides, électriques, voire marchant à l’hydrogène. Sans compter les perspectives de conduite autonome, sur lesquels travaillent des groupes non automobiles comme Google ou Uber. Cela nécessite d’investir des milliards en recherche et développement, des sommes que seuls de très gros groupes peuvent amortir.

Une bonne opération pour Peugeot Citroën 

Il faut se souvenir que le groupe avait frôlé la mort en 2012, après la crise de 2008 dans laquelle son marché européen s’était effondré. Il avait alors été sauvé par l’Etat français et le chinois Donfgeng. Depuis, il s’est remarquablement redressé, a acquis en 2017 Opel Vauxhall, la filiale européenne de General motors, qu’il a intégré très rapidement. Mais PSA réalise près de 90% de ses ventes en Europe, ce qui ne peut durer. Il se verrait ouvrir les portes du marché américain où Chrysler est numéro 4, grâce à ses Jeep et ses pick-up RAM.

Et pour Fiat Chrysler ?              

Un rapprochement est encore plus nécessaire. Le groupe italo-américain a beaucoup négligé la marque Fiat ces dernières années, qui ne vit que grâce à la Fiat 500. Il est surtout très en retard en matière d’électrification de sa gamme. Il pourrait aussi trouver grâce à PSA une petite porte d’entrée dans le marché chinois, notamment pour ses prestigieuses Jeep.

La réaction des gouvernements 

Paris et Rome ont naturellement dit qu’ils seraient vigilants quant à la gouvernance du futur ensemble, dont la direction générale pourrait être assurée par le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, tandis que le conseil d'administration serait présidé par John Elkann, héritier de la dynastie Agnelli. Ils seront aussi évidemment attentifs aux conséquences sociales de l’opération.

Cette dernière n’en est toutefois qu’à ses débuts. Il faut se souvenir que ces dernières années, de nombreuses opérations de rapprochement dans l’industrie automobiles sont mortes dans l’œuf avant de se réaliser, tandis que d’autres n’ont pas apporté les fruits espérés.

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