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Le mouvement des gilets jaunes
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Le mouvement des gilets jaunes

RCF,  -  Modifié le 13 décembre 2018
Chaque vendredi Bernard Devert propose son éditorial.
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La circulation est perturbée par « les gilets jaunes », un mouvement informel qui n’entend pas se laisser cerner par des partis politiques soufflant, ici et là, leur adhésion, veillant à rester à distance d’une protestation nourrie par les réseaux sociaux. Le coût du carburant est l’étincelle qui fit jaillir une exaspération latente se traduisant par des barrages, sans susciter de violences entre manifestants et forces de l’ordre, même s’il y a lieu de regretter, le premier matin de la manifestation du 17 novembre, un accident mortel lié à la peur. Ce même jour, une des manifestantes dans une rue de Paris proche de l’Elysée ‑ face aux CRS qui ne chargent pas ‑ enlève son gilet jaune et s’écrie : "je n’ai rien, même pas de haine", exprimant seulement sa colère. 

Le Premier Ministre, lors de son allocution de dimanche soir, soulignait que son gouvernement entendait non seulement le mécontentement mais aussi percevait la souffrance d’un grand nombre de ceux qui manifestaient. Il est bien qu’au plus haut niveau de l’Etat, il y ait la reconnaissance d’un mal, ne relevant pas d’une approche fiscale mais discale, nombre de Français en ayant "plein le dos". Trop de difficultés s’amoncellent sans que les promesses d’un mieux-être ne transparaissent.
 
N’oublions pas le nombre de personnes confrontées à des revenus relevant d’un reste à vivre qui n’est autre que celui de la survie. Que de fins de mois arrivent trop tôt, des jours, parfois des semaines restantes sans ressources obligent à faire appel à un crédit ou une avance sur la rémunération du mois suivant, laquelle s’avère déjà insuffisante. Un engrenage destructeur qui ne fait pas de bruit, sauf dans ces moments où trop, c’est trop.
 
Que de membres de la "famille France" ont mal, d’où l’urgence d’un prendre soin pour que ne s’installe pas la souffrance ; il en va du corps social, comme du corps biologique, la nécessité de faire tomber la fièvre pour éviter de plus grands désordres. Il faut en convenir, la société est accidentée. Aussi, les gilets jaunes sont sortis. Les mots ne suffiront pas pour guérir des blessures graves, pour être des fractures ouvertes. 
 
Les gilets jaunes signent l’accident et l’urgence de prendre des précautions aux fins d’éviter de plus grands malheurs. C’est bien dans cet esprit que les gilets jaunes sont sortis et c’est dans cette perspective qu’ils doivent être entendus. Les premiers soins doivent être une attention à ce ressenti qui fait mal, se savoir les oubliés de la société. Le chemin des uns apparaît comme celui conduisant vers un beau jardin alors que celui de beaucoup d’autres n’a pas d’horizon, sauf le déjà là d’une condamnation à goûter les fruits amers d’un parcours sans avenir. Ne nous étonnons pas alors qu’il y ait quelques barrières ; une première écoute les lèvera

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