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Le prendre-soin signe la sagesse
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Le prendre-soin signe la sagesse

RCF,  -  Modifié le 1 mai 2020
La civilisation du soin dans ce contexte si difficile viendrait-elle à naître ?
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Nous courions, courions, si bien que le temps nous échappant marquait des barrières invisibles, sans trop
s’apercevoir de l’abîme entre la gentrification des quartiers et la pauvreté de beaucoup d’autres.
La société se parcellisait.
Soudain, l’inimaginable a surgi : tout s’est arrêté brusquement. La « grande faucheuse » était là ; il n’y avait
pas d’autre solution que le confinement d’urgence pour se protéger.
L’inattendu du silence dans des villes désertes. Les usines, magasins et bureaux ont fermés mais les
cœurs se sont ouverts.
Qui n’a pas partagé à son voisin, à ses proches des expressions qui n’avaient pas
cours comme celles « prenez soin de vous », « faites attention à vous et aux autres ».
La civilisation du soin dans ce contexte si difficile viendrait-elle à naître ?
Toujours, dans les épreuves de nouvelles priorités naissent. Celle qui s’impose est le respect de la vie ;
l’humain l’a emporté sur l’économisme.
Lors de sa première allocution annonçant le confinement, le Président de la République en appelle à
l’essentiel qu’il nous faut, personnellement et collectivement, rechercher. Quel est-il, si ce n’est apprendre à
se défaire de l’inutile, de l’indifférence, sources d’iniquité et de conflits.
Aller vers l’essentiel est toujours un combat qui finalement est celui du prendre soin.
Cette lutte a conduit à s’intéresser aux plus vulnérables en les rejoignant sur le champ de leurs décombres
que nous ne voulions pas prendre le temps de voir, le manque de temps se révélant l’alibi de nos frontières.
Le sans-abrisme est apparu enfin pour ce qu’il est : une gangrène du corps social.
Permettez-moi de vous partager l’engagement de cet enseignant offrant une formation pédagogique aux
enfants venant de la rue, hébergés avec leurs mamans pour le temps du confinement dans un hôtel. Les
riverains se sont aussi beaucoup mobilisés, prenant le temps de rencontres chaleureuses. Que
deviendront-elles, je ne sais mais elles laisseront le goût de l’estime de soi.
Si les barrières de protection sont visibles, la rupture de l’indifférence bien plus encore.
La crise sanitaire fera date ; elle marquera l’essai d’une cohérence et de cohésion dans les relations. Nul
doute que ce traitement confèrera au corps social tout entier la chance de se guérir d’un mal qui, s’il
accable les plus vulnérables, dessèche l’unité de la Nation.
Tout s’est arrêté, il faisait sombre dans les esprits mais voici qu’une lumière se lève pour comprendre que
le soin de l’autre est chemin d’humanité.

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