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Le regard politque de François Ernewein
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Le regard politque de François Ernewein

RCF,  -  Modifié le 14 décembre 2018
François Ernenwein analyse les annonces de remaniement du gouvernement.
Fanny Cohen Moreau Fanny Cohen Moreau

Comme toujours en pareil cas, l’attente a dû sembler longue à ceux qui briguaient un ministère. Mais plus encore à ceux qui attendaient du nouveau dispositif une indication politique pour une meilleure prise en compte par le gouvernement de la transition écologique. Ce remaniement a évidemment déçu ceux qui n’ont pas été appelés, il a naturellement réjouit  les nouveaux entrants. Mais il laisse pendante la principale question posée : la nature du redéploiement après le départ fracassant de Nicolas Hulot,  frustré de ne pas avoir obtenu les soutiens nécessaires à la réorientation écologique qu’il jugeait indispensable.

Son successeur François de Rugy quitte la présidence  de l’Assemblée nationale pour laisser la place à Richard Ferrand qui sera chargé de mieux serrer les boulons à l’Assemblée. Mais on peut douter que le nouveau ministre de la transition écologique  aura l’autorité nécessaire pour infléchir le politique du gouvernement. Ce que Nicolas Hulot n’a pas pu obtenir avec toute son aura, il est douteux qu’Emmanuel Macron l’accorde à François de Rugy.

Le remaniement d’hier annonce donc une continuité de la politique gouvernementale assez bienveillante  pour les différents lobbies qui s’agitent dans les couloirs du pouvoir et que Nicolas  Hulot avait si justement dénoncés. Il n’y aura donc pas de changement de cap. Sur le plan environnemental comme social lorsqu’on examine les différents projets en chantiers, rien ne laisse présager un changement de cap rendu nécessaire pour mieux équilibrer une politique très favorable aux mieux dotés. Il était pourtant indispensable de la redéfinir pour conforter l’assise du premier ministre et du président de la République, affaiblis tout au long d’un l’été qui ne leur a pas souri. Les prévisions de croissances sont à la baisse : elles imposent des coupes budgétaires qui rendront les arbitrages encore plus difficiles. Ils durciront les politiques conduites.

Si l’objectif demeure  de maintenir les orientations du début du quinquennat, on voit bien la difficulté politique. Comment rassurer les plus fragiles si l’on refuse de répondre à leurs inquiétudes, au nom d’un redressement économique dont les effets se font singulièrement attendre ?  Avec le temps, la patience et la confiance des Français s’érodent certes lentement mais sûrement.

Ce remaniement a minima n’annonce pas une prise en compte des inquiétudes, ni même qu’Emmanuel Macron se prépare à tenir ses promesses de campagne. Que l’ancienne nageuse Roxana Maracineanu soit  nommée ministre des Sports à la place de Laura Flessel ne change pas la donne.
Dans cette période compliquée et difficile, il reste pourtant  à Emmanuel Macron ce solide viatique : des oppositions affaiblies et  incapables de dessiner une alternative crédible à la politique conduite. Un atout par défaut qui ne vaut pas adhésion à la gestion actuelle.
 

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