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Le "trou de la sécu" ne sera bientôt qu'un souvenir
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Le "trou de la sécu" ne sera bientôt qu'un souvenir

RCF,  -  Modifié le 7 juin 2018
Les lycéens de la section ES qui passeront l’économie au bac l’an prochain vont devoir apprendre un nouveau mot pour qualifier la situation de la sécurité sociale : excédent.
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Ex-cé-dent - retenez bien ce mot. Depuis quasiment leur naissance - précisément en 2002 - les comptes de la sécu ont toujours été toujours dans le rouge. Ceux qui passent le bac cette année ne sont pas concernés, ils n’ont pas besoin de se fatiguer. Mais de peu. Selon les dernières prévisions de la Commission des comptes de la Sécurité sociale, le déficit pour 2018 devrait être de seulement 300 millions d’euros contre une prévision de 2,2 milliards attendus. L’excédent viendra en 2019 avec 3,3 milliards d’euros prévus. Et 7,7 milliards en 2020. Rappelez-vous, Stéphanie : en 2010, le trou était de près de 30 milliards d’euros. En réalité, sur les trente dernières années, il n’y a eu que trois ans d’excédent : 1999, 2000 et 2001.

Ce qui explique cette amélioration, c'est avant tout le rebond de la croissance, notamment fin 2017, qui a accéléré les créations d’emplois et donc fait croître la masse salariale - ce qui a dopé les cotisations qui alimentent la Sécurité sociale.

Depuis 2010, l’effort a été multiforme. La branche accident du travail, la plus petite, est redevenue excédentaire en 2013, suivie par la branche retraites, qui a bénéficié des réformes mises en place ces dernières années. L’âge légal de départ à la retraite a ainsi été porté de 60 à 62 ans sous Nicolas Sarkozy, ce qui a permis de faire rentrer des recettes et économiser des dépenses. Et les pensions de retraite ont été faiblement revalorisées, ce qui a permis un retour dans le vert en 2016.

Quant à la branche famille, elle a bénéficié de la baisse du quotient familial et de la division par deux et même quatre des allocations familiales pour les revenus les plus élevés, d’où le retour à l’équilibre en 2017.

Du côté de la santé, les coupes ont été fortes, notamment dans les dépenses de médicaments et les hôpitaux, qui sont désormais à l’os. La situation sociale de ce secteur est d’ailleurs l’une des principales sources d’inquiétude du gouvernement, avec les grèves dans les Ehpad et les hôpitaux psychiatriques. Sans compter des services d’urgence débordés.

La bonne fortune retrouvée « ne veut pas dire qu’on utilise cet argent pour redistribuer », a insisté Agnès Buzyn, la ministre des solidarités et de la santé. Cette prudence n’est pas totalement illogique : autant l’Etat peut s’endetter pour construire un pont qui durera plusieurs siècles, autant il est difficile de le faire pour payer nos dépenses de santé d’aujourd’hui. D’autant que la dette de la Sécu atteint 120 milliards d’euros…

Reste que le gouvernement n’est pas complètement sourd : Agnès Buzyn a déjà promis la semaine dernière 300 millions d’euros pour les Ehpad l’an prochain. Et la réforme du système de santé qu’Emmanuel Macron doit annoncer d’ici la fin juin, devrait être l’occasion d’annoncer des moyens supplémentaires.

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