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Les abus sexuels dans l'Eglise
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Les abus sexuels dans l'Eglise

RCF,  -  Modifié le 1 février 2019
Chaque mardi Véronique Margron vous propose son éditorial.
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Hier, 28 janvier, 120 supérieurs et 9 personnes victimes d’agressions sexuelles par des prêtres et des religieux ont travaillé les douloureux sujets de l’emprise et des abus sexuels. Mme Marie Balmary, psychanalyste, a su nous dire combien l’emprise fait son œuvre de destruction sur l’illusion et la fascination de la perfection. Et nous savons combien la vie religieuse – plus largement parfois la vie chrétienne – a usé de cette idée de la vie parfaite.
Mais la perfection mène à la toute-puissance et à l’impossible remise en cause. Les régimes les plus fous, les plus meurtriers se sont considérés comme des parfaits. Vivent alors les imparfaits que nous sommes, qui cherchent à faire de leur mieux, du sein de leur humanité avec ses doutes, ses fragilités, ses désirs, ses failles.
 
En l’écoutant ainsi que Stéphane Joulain, père blanc, psychothérapeute spécialiste des abus sexuels et de leurs mécanismes, en regardant notre assemblée travailler ensuite sur des questions précises, accompagnement des victimes, formation, etc. je me disais que nous avions fait un petit bout de chemin. À l’instar de Paul sur son chemin de conversion, de retournement. Paul, qui se croit juste et parfait et qui va être projeté à terre, à la porte de Damas. Il se relèvera aveugle et c’est avec les bras de ses compagnons qu’il repartira pour ouvrir ses yeux à la vérité.
Notre Église, nous-mêmes supérieurs de congrégation, mais aussi bien des catholiques, nous sommes à terre, enfin peut-être. Nous nous vivions bien sous tout rapport, faisant la leçon aux uns et aux autres, sûrs de nos mœurs. Pourtant nous étions aveugles de la vérité des fracas infligés par des membres de l’Église et par un silence de plomb. Comme Paul nous étions dans nos certitudes. Et soudain, la colère et la souffrance des victimes a jailli des tréfonds de leurs entrailles et nous a projetés à terre.
 
Les compagnons qui nous relèvent, Ananie, Barnabé et les autres, ce sont les victimes elles-mêmes, quand elles nous révèlent l’ampleur du crime, quand elles mettent à jour nos mensonges et nous enjoignent d’avancer.
 
Désormais nous sommes convoqués à faire toute la lumière et à entrer dans un chemin de retournement. Faire vraiment ce que nous disons. Nous ne le ferons pas sans l’aide exigeante de la société, de la justice, sans les personnes victimes qui sont ici nos maîtres.

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