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Les défis de 2019
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Les défis de 2019

RCF,  -  Modifié le 2 janvier 2019
Une année s’ouvre. Quels sont les défis des prochains mois pour le pouvoir ? François Ernenwein vous fait le point dans son éditorial.
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"Le plus difficile à prévoir, c’est l’avenir". À chaque début d’année quand on cherche à se projeter vers la suite, c’est à Pierre Dac qu’il faut penser.

L’exercice est périlleux, mais faut-il définitivement renoncer ?  

Il ne s’agit pas de lire dans le marc de café, mais à partir de ce que l’on a vécu l’année passée de tenter de prolonger la courbe et d’éclairer pour la France l’année qui vient. En sachant que la réalité rattrapera toujours les projections les plus argumentées

2018 s’est terminée sur la colère des gilets jaunes. Même si le mouvement s’étiole, il marquera l‘agenda politique avec la grande concertation programmé et l’état des finances publiques. Surtout les grandes réformes annoncées pour le début d’année ne pourront pas être conduites à marche forcée par l’exécutif. Il s’agit de l’assurance chômage, de la réforme de l’État, de la révision de la loi de 1905, sans parler de la réforme des retraites renvoyée à un peu plus tard.

Pourquoi une certaine retenue s’imposera ?

Les conséquences de la colère sociale, certes très désordonnée et ambigüe, limiteront les marges de manœuvre du gouvernement, lui imposeront une large concertation préalable devant laquelle il s’était jusqu’ici en grande partie  dérobé.

Dans ses vœux aux Français, Emmanuel Macron n’a pas signifié longuement qu’il  avait titré les leçons de la crise des gilets jaunes. L’erreur consisterait pourtant à penser que les exigences formulées appartiennent au passé. Cette crise aura au minimum posé la question – outre celle du pouvoir d’achat - de la bonne méthode pour conduire le changement. C’est la condition de l’ 'unité retrouvée" à laquelle aspire le chef de l’État.

Ce n’est pas le seul dossier important…

Cette première passe difficile n’est pas la seule sur le chemin de l’Élysée en ce début d’année. Les élections européennes en  mai seront un autre exercice compliqué. Emmanuel Macron voit dans l’Europe unie la clé pour ouvrir sur des progrès impossibles dans les strictes espaces nationaux. Cette vision est assurément la bonne. Mais aujourd’hui dans son fonctionnement, l’Europe est à la fois le problème et la solution. Elle doit être sérieusement réformée. Ce chantier d’un "projet européen renouvelé" selon les termes du chef de l’Etat, ne peut être conduit que par une entente profonde entre la France et l’Allemagne sur les objectifs pour convaincre nos partenaires. L’affaiblissement politique d’Angela Merkel en Allemagne rend cette dynamique difficile à mettre en œuvre. Elle est pourtant indispensable à Emmanuel Macron pour que la majorité actuelle aborde ce scrutin européen dans de bonnes conditions.

Ce sera difficile ?

Ces constats n’insultent pas l’avenir. L’exécutif dispose encore de solides ressources pour affronter les épreuves et les défis de la transition écologique, de la justice sociale et de la réduction de la dette. Avec une solide majorité à l’Assemblée, il  demeure le principal pôle de stabilité dans le paysage politique  français. C’est donc à lui de prouver devant la déferlantes de critiques qu’il peut reprendre la main. Ça lui demandera beaucoup de doigté.

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