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Les Glières: l'histoire vivante
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Les Glières: l'histoire vivante

RCF,  -  Modifié le 3 avril 2019
Quel est le sens de l’hommage rendu dimanche dernier aux résistants du plateau des Glières ?
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En allant dimanche dernier sur le plateau des Glières rendre hommage aux résistants qui y avaient combattu pour la libération de la France, Emmanuel Macron a fait un choix pertinent. Il a articulé de manière équilibrée mémoire et histoire. Soucieux de rassembler pour cette cérémonie, le chef de l’État a fait le voyage avec Nicolas Sarkozy, invité en tant qu’ancien président de la République.
 

N’était-ce pas instrumentaliser le passé ?

En ce lieu symbolique, Emmanuel Macron a centré son propos sur le courage des maquisards. Sans se livrer à une instrumentalisation du passé face à la montée de nouvelles menaces. La retenue du discours appuyé sur un usage raisonné de l’Histoire n’a rendu que plus efficace sa démonstration sur le sens et la portée du sacrifice de ces résistants et sur les leçons à en tirer. C’est un bel héritage.
 

N’y a-t-il pas un risque de s’abandonner au comparatisme historique ?

La forme de ce propos avait un sens particulier au moment où certains auteurs évoquent une analogie entre la situation de la France d’aujourd’hui et celle de 1938. Se gardant de tout anachronisme, le philosophe Michaël Fœssel, dans son dernier livre Récidive, 1938, cherche surtout à alerter sur les reculs de l’État de droit organisés au nom de la défense de la démocratie.

Le parallèle que pratique le philosophe n’est pas un amalgame. Sa démarche est aux antipodes de ceux qui se livrent à la confusion historique – parfois pour des raisons politiques –, convaincus qu’ils sont que les mêmes causes doivent toujours produire les mêmes effets. Y compris lorsque le contexte s’avère radicalement différent.
 

Quelles leçons en tirer ?

Voici donc deux exemples récents d’un usage efficace de l’histoire, science bien utile pour éclairer le présent. Mais cette approche impose face aux questions qui surgissent, ici et maintenant, la ri­gueur et la distance que dicte l’exigence de vérité. On notera aussi que quand le discours du chef de l’Etat porte cette ambition,  il peut contribuer à donner une portée moins technocratique et plus politique à son action. Cet aspect ne relève pas de l’anecdote. C’est en s’installant dans ce registre que le chef de l’Etat sera le mieux en mesure de répondre à la crise des gilets jaunes. Il lui faudra insister, au-delà de quelques décisions techniques, sur le sens de son action pour conclure le grand débat. C’est bien là l’essentiel.    

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