"Les prêtres sont nuls en business"

Je vous le dis sans hésiter, nos prêtres sont nuls en business.

Comment ça ?

Vous savez qu’aujourd’hui tout le monde est en quête de sens. Tous les acteurs économiques aspirent à donner du sens à ce qu’ils font. Des chaires de recherche en éthique se multiplient dans les grandes écoles, le secteur de l’économie social et solidaire fait flores, pas un colloque professionnel sans sa table ronde sur le sujet ; mêmes les fonds d’investissements s’y mettent en faisant du sens - une thèse d’investissement ! Et tout ceci fait la fortune de multiples consultants et gourous du management.
Or, si vous tendez bien l’oreille, les réponses à cette recherche de sens se structurent autour des notions de subsidiarité, du respect de la dignité des personnes, de destination universelle de l’entreprise, du nécessaire équilibre vie privée - vie professionnelle, dans un souci de plein épanouissement.

Bref, autant de notions directement issues de la doctrine sociale de l’Eglise depuis plus de 100 ans ! On ne peut que s’en réjouir, mais si nos prêtres avaient le sens du commerce, en faisant un peu de marketing, ils seraient les nouvelles stars du consulting et ils rouleraient en Porsche ! Non franchement, ils sont nuls en business.

Est-ce une critique ?

Pas du tout, bien au contraire ! Nous avons une chance incroyable aux EDC : nos 300 équipes à travers la France sont toutes accompagnées d’un conseiller spirituel ! Nous, entrepreneurs et dirigeants, rompus aux techniques de management et à la novelangue du consulting, nous nous retrouvons chaque mois- avec notre foi si fragile - autour de nos conseillers spirituels. Et je vous le confirme, ils ne sont pas des "consultants en bonheur", des "gourous tarifés du sens".
Ils sont bien plus que cela : ils sont présences du Christ parmi nous et ça change tout !

Alors évidemment, comme ils sont nuls en business nos conseillers spirituels ne nous demandent rien, ne nous facturent rien. Vous savez, ils ne sont pas des gens qui demandent. Ils sont des gens qui donnent, abondamment. Ils donnent jusqu’à leur vie pour être pauvres parmi les pauvres. S’ils consacrent du temps aux entrepreneurs et dirigeants chrétiens que nous sommes c’est parce qu’ils connaissent nos pauvretés d’entrepreneurs, nos faiblesses de dirigeants et notre espérance de chrétiens.
Leur récompense n’est pas de ce monde. Leur récompense est de nous voir avancer sur nos chemins de sainteté avec la maladresse d’un pingouin sur la banquise, mais d’avancer quand même, pour devenir à notre tour visage du Christ sur la scène économique.

Et votre conclusion Jean-Marie ?

Alors ce matin, célébrons nos prêtres, nos pasteurs, les religieux et religieuses qui nous permettent d’avancer dans nos vies. Disons leur combien nous les aimons ! Merci d’être présence du Christ dans nos vies ! Quant à moi j’en profite pour adresser une pensée spéciale au père Antoine, nouveau conseiller spirituel de la région de Paris et aux prêtres de ma famille, Louis, Bruno et Jean-Baptiste.