Accueil
Les taux d’intérêts des crédits immobiliers
Partager

Les taux d’intérêts des crédits immobiliers

RCF,  -  Modifié le 18 octobre 2018
Chaque jeudi Vincent de Féligonde propose son analyse de l'actualité économique.
podcast image par défaut

Les craintes de remontée des taux d’intérêt évoquée en 2017, ont fait long feu. Toutes durées confondues, les taux des prêts immobiliers ont atteint 1,43% le mois dernier, selon Crédit Logement, l’organisme regroupant les principales banques françaises. Sur un an, le recul est général, quelle que soit la durée des prêts : - 0,23 % sur les crédits à 15 ans ; - 0,22 % sur ceux à 20 ans et -0,27 % sur ceux à 25 ans.

Résultat, le taux moyen des crédits à l’habitat est quatre fois inférieur à celui enregistré au début des années 2000. Le courtier Cafpi a même annoncé avoir négocié ce mois-ci des taux à 1,19 % sur 20 ans, soit 0,01 % de plus que le plus bas jamais atteint, en octobre 2016. D’autant plus que l’inflation atteint désormais les 2,2%, après avoir été inférieure à 1% entre 2013 et la mi-2017 et même négative certains mois en 2015 et 2016.

Ce qui fait qu’en termes réels, c’est-à-dire si l’on défalque l’inflation, les taux sont négatifs : on gagne pour ainsi dire de l’argent en empruntant. Enfin, pas exactement : ces chiffres sont bruts. Ils ne comprennent par exemple pas l'assurance des prêts, systématiquement demandée par l'organisme créancier. Quoi qu’il en soit, les taux réels sont au plus bas depuis le choc pétrolier de 1973, il y a 45 ans.

Qu’est ce qui explique cette situation ?

Tout d’abord par la politique monétaire des banques centrales, qui ont porté leur taux à zéro et déversé des tombereaux d’argent sur l’économie mondiale et afin d’empêcher la répétition de la crise de 1929. Ce qui a permis aux banques d’ouvrir en grand les vannes du crédit. A cela s’ajoute la concurrence très vive entre ces dernières, pour lesquelles les prêts immobiliers sont les produits d’appel par excellence, car ils permettent de fidéliser leurs clients sur longue période.

C’est donc le bonheur pour les acheteurs !

Pas entièrement, Stéphanie. Car comme les acheteurs ont des capacités d’emprunt de plus en plus importantes, les prix de l’immobilier ne cessent de grimper avec toutefois des différences marquées selon les régions. Et ce, même si le rythme de progression des revenus ralentit et les aides de l’Etat s’amoindrissent.

Résultat, les durées d’emprunt s’allongent. En septembre, près de quatre prêts sur dix étaient sur 25 ans et près de sept sur dix étaient sur 20 ans et plus. À l’inverse, les prêts de moins de 15 ans ne représentent plus qu’un sur dix. Et les apports personnels ne cessent de reculer pour représenter moins d’un cinquième du coût d’acquisition.

La situation est-elle tenable longtemps ?

Clairement non. Les taux devraient rester bas, car les banques centrales ne savent pas vraiment comment sortir de la situation actuelle sans casse. Mais le coût mensuel des emprunts rapporté au revenu des emprunteurs se dégrade, aussi bien dans le neuf que dans l’ancien, ce qui signifie que les ménages sont moins solvables. Ainsi, au troisième trimestre, le nombre de crédit accordés a reculé de 1 % sur un an.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don