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Macron, le retour sur terre
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Macron, le retour sur terre

RCF,  -  Modifié le 14 novembre 2018
Chaque mercredi François Ernenwein vous propose son analyse politique.
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Emmanuel Macron doit maintenant faire face à la montée de la contestation...

Après une semaine d’intense « itinérance mémorielle » à travers l’histoire de 14-18, un Forum pour la paix où le chef de l’Etat a lancé un  « Appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace » , un peu avant une intervention, en mer depuis le porte- avions Charles de Gaulle , mercredi soir sur TF1, Emmanuel Macron va devoir quand même faire face à des dossiers bien plus terre à terre.

Ainsi dès lundi, son gouvernement a été confronté à une grève des enseignants contre les suppressions de postes qui, il est vrai, a été peu suivie. Il se prépare à affronter samedi la grogne   des « gilets jaunes » qui s’insurgent face à la hausse significative du prix des carburants. On pourrait conclure là ce constat : ainsi va la vie de tous ceux qui gouvernent la France. Et passer très vite à autre chose…
Mais lors de son périple dans l’Est et le Nord, hors de la séquence d’hommage aux Poilus et en particulier quand il s’installait dans le registre économique et social, le chef de l’Etat a aussi croisé beaucoup de sujets de mécontentement. Que la puissance des réseaux sociaux ou une certaine logique médiatique aient conduit à en exagérer l’importance ne change rien au fond. La grogne existe bel et bien et la popularité du pouvoir actuel connaît une forte baisse.

Sa gouvernance est-elle menacée ? 

Courageusement, lors de son voyage dans ces terres un peu loin des grandes métropoles à qui la prospérité est promise en priorité, le chef de l’Etat a essayé de défendre la pertinence de ses choix. Mais il n’est pas vraiment sûr qu’il ait convaincu dans les rues de Verdun, sur la grande place de Charleville-Mézières, dans ce bar de Bully-les-Mines dans le Pas de Calais.

Ses oppositions font-elles front commun ?

Se profile à bas bruit, autour de la colère exprimée face à la hausse des carburants et dans la perspective du 17 novembre, une sorte d’amalgame des oppositions. Bien sûr, ce qui les rassemble (la contestation du pouvoir) est bien mince comparé à tout ce qui les divise (tout le reste). Mais pour la première fois depuis son élection, Emmanuel Macron parvient à fédérer ses oppositions.

Tous ces partis de l’extrême droite à l’extrême gauche ont peu ou prou soutenu la contestation depuis cette pétition qui a recueilli plus de 800 000 signatures en un mois. Certaines formations se pincent le nez devant les risques de récupération par l’extrême droite, très active sur le sujet. «â€¯Racket des automobilistes et des motards, on en a marre ! », clame une pétition du Rassemblement national.

Mais, à de rares exceptions individuelles près, aucun n’a renoncé à valider le mouvement anti- hausse. Les Républicains lui ont emboité le pas et certains de leurs élus, tout en récusant officiellement les blocages, participeront aux rassemblements de samedi, Laurent Wauquiez compris.

A l’autre bout de l’arc politique, Jean Luc Mélenchon aspire au « succès » de cette «â€¯auto-organisation populaire », comme François Ruffin. Le PS «â€¯soutient les Français qui défendent leur pouvoir d’achat ».

Que risque le pouvoir en place ? 

En perspective des Européennes, ces mariages de la carpe politique et du lapin contestataire ne suffiront évidemment pas à ébranler le pouvoir. D’autant que la taxe annoncée sur les carburants correspond à une réelle ambition écologique.

Quelle serait l’alternative ?

Mais le gouvernement devra allumer des contre feux pour ne pas donner l’impression d’ajouter de nouvelles difficultés là où les gens ne peuvent pas se passer de leur voiture dans leur vie quotidienne, faute de transports publics dignes de ce nom, ou de solutions alternatives. Ces endroits, on les appelle pudiquement territoires. Autant les nommer par leur vrai nom : la France rurale.

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