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Matthieu Calame : "l'Europe devrait s'inspirer de l'histoire suisse"
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Matthieu Calame : "l'Europe devrait s'inspirer de l'histoire suisse"

RCF,  -  Modifié le 5 mars 2019
Le fédéralisme, la seule chance de survit pour l'Europe. Le chercheur Franco-suisse Matthieu calame vient de publier un livre sur ce sujet
Fanny Cohen Moreau Fanny Cohen Moreau

Ingénieur agricole franco-suisse, Matthieu Calame publie aux éditions Les Petits Matins l’essai La France contre l’Europe. A trois mois des élections européennes, il trouve que les Européens auraient intérêt à s’inspirer de l’histoire suisse pour en tirer des leçons. "Au début du XIXème la Suisse était une confédération de confettis d’Etats qui a dû devenir un Etat en dépit de la résistance forcenée des élites locales. Elle s’affirmera ensuite comme une nation pluriculturelle".

 

Renoncer à la grandeur Selon Matthieu Calame, pour construire l’Europe, la France et ses élites politiques devront renoncer aux rêves de grandeur. "On élude toujours en France la question de la mutualisation de la géopolitique, que les forces françaises ne puissent être engagées sans un accord de l’Europe. Les Allemands disent toujours que les Français veulent une Europe force mais avec des institutions faibles".

"Il faut arriver à faire le deuil de la grandeur française pour avancer vers l’avenir" affirme Matthieu Calame. Et cela passe aussi par renoncer au droit de veto à l’ONU, ou alors le "mutualiser avec d’autres pays européens". "J’ai bien conscience que les hommes politiques français refusent d’aborder ces sujets dans le débat européen". "La France est rentrée dans la construction européenne comme moyen de compenser sa perte de puissance. Elle n’a jamais traité les autres pays d’égal à égal. Elle se sent supérieure à tous les autres Etats, sauf à l’Allemagne".

Une agriculture commune

Matthieu Calame a beaucoup travaillé sur les questions de transitions agricoles, et pour lui la Politique d’Agricole Commune a été "construite par défaut" par l’Europe pour lier la France malgré son refus du fédéralisme. Il explique que "le maintien de la PAC a été une des causes majeures de la mauvaise intégration des pays de l’Est". 

Les élections européennes

"Le Parlement pour lequel nous allons voter a très peu de pouvoirs, donc pourquoi se déplacer pour voter si on a l’impression qu’il n’a pas d’influence" déclare Matthieu Calame. "Mais il faut aller voter, et pour moi il faut voter pour un parti plutôt fédéraliste".

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