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Mgr Bruno-Marie Duffé: ​"il faut passer de la peur à la rencontre"
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Mgr Bruno-Marie Duffé: ​"il faut passer de la peur à la rencontre"

RCF,  -  Modifié le 2 janvier 2019
Le premier grand invité de l’année est un prêtre français, philosophe théologien et secrétaire au Vatican du dicastère pour le développement humain intégral.
Mgr Bruno-Marie Duffé Mgr Bruno-Marie Duffé

Mgr Bruno-Marie Duffé a passé les fêtes auprès de personnes incarcérées et il raconte que "le jour de Noël dans une prison est un jour très paradoxal : les détenus ressentent de manière extrêmement forte à la fois la force de la fête de Noël mais aussi la solitude et la culpabilité qui les habitent. C’est un moment mélangé d’exubérance et de tristesse".  "C’est un moment où on essaye d’affirmer avec la délicatesse qui s’impose que l’homme est plus grand que ses erreurs et que ses crimes" explique le prêtre.

Pour le soir de Noël il était aux côtés de migrants venant des Balkans. "Ces familles ont réussi grâce la solidarité et à la ténacité à s’insérer par le travail, c’était un moment de grande espérance et de grande confiance". Et pour Mgr Bruno-Marie Duffé "le migrant est la figure du pauvre aujourd’hui car c’est celui qui a été arraché à sa terre et à ses proches. Et cette terre lointaine peut être retrouvée dans la relation, la reconnaissance, la capacité à participer à une vie locale".

 

Une pensée de la solidarité

 Mgr Bruno-Marie Duffé travaille au Vatican. Il est secrétaire du dicastère du développement humain intégral. A l’occasion de la journée mondiale de prière pour la paix initiée par le pape Paul VI, Mgr Bruno-Marie a participé à la publication d’une lettre du pape François intitulée "La bonne politique est au service de la paix". Le prêtre explique que pour lui une bonne politique "ne peut pas être réduite à un jeu de petites phrases ou à un discours qui prendrait l’espérance des plus pauvres pour en faire un objet de négociations et de chantages". "Il faut penser la politique comme un service et pas comme la sauvegarde d’intérêts particuliers, il faut travailler à la rencontre et à la coopération". Il ajoute que pour lui "on a laissé s’exprimer la peur, et il faut passer de la peur à la rencontre".

Dans le contexte où le Vatican a signé le pacte de Marrakech, "on ne peut pas simplement en rester à l’intention de l’accueil, il faut réussir à avoir une pensée de la solidarité, d’où l’importance du droit, avec l’implication des Etats et des institutions internationales" pour Mgr Bruno-Marie Duffé. "Une vie heureuse ne peut se construire que dans le regard positif que l’on pose sur l’autre".
 

La décision politique

Suite à la COP24 qui se déroulait en Pologne, Mgr Bruno-Marie est "triste car de jours en jours on voyait s’exprimer des résistances pour des intérêts particuliers et financiers, on voyait des pays s’aligner sur des positions de disqualification des éléments scientifiques selon lesquels notre modèle de développement produit du dérèglement climatique  qui produit la souffrance de notre Terre". Pour le théologien "un certain nombre d’Etats n’a pas pris la mesure de l’urgence dans laquelle nous sommes".

Par rapport à la pétition en ligne qui a recueilli plus d’un million de signatures pour contraindre par le droit l’Etat français à tenir ses engagements climatiques, "ce n’est pas la poursuite par le droit pénal qui est déterminante" estime Mgr Bruno-Marie Duffé. "Si cette pétition permet à nos responsables politiques en Europe de réveiller leur conscience alors c’est une bonne chose, mais nous devons travailler sur un registre de décision politique et pas seulement de protestation".

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