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Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes
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Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes

RCF,  -  Modifié le 1 avril 2020
Nous devons le constater, l’épidémie liée à la propagation du Coronavirus a un fort impact sur de nombreux aspects de la coexistence entre les hommes.
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Aujourd’hui certains pensent à l’après-épidémie comme à un temps où tout redeviendra comme avant, où on pourra réaliser ce qu’on a reporté. C’est un réflexe compréhensible. Mais il est probable qu’après cette rude expérience, rien ne sera plus comme avant et nous devons tous réfléchir sur l’après-coronavirus et ne pas penser simplement à reproduire ce que nous avons toujours dit et toujours fait.

L’épidémie n’est pas simplement une urgence sanitaire. Elle touche et bouleverse toutes les structures sociales et met en lumière les nombreuses
faiblesses de notre mode de vie. Le dévouement à l’extrême des personnels de santé ne parvient pas à masquer que nous n’étions pas prêts à affronter une tempête aussi ravageuse. Nous pouvons mesurer les insuffisances de notre système économique reposant de manière absolue sur la recherche du profit, quitte à déséquilibrer tous les échanges, alors qu’en ce moment ils devraient au contraire être fluides et solidaires. Un seul exemple : l’enrayement de la production de masques délocalisée en Chine.

De graves questions aussi sont à poser sur le rapport entre l’homme et la nature. Une espèce de « naturalisme » ambiant nous a fait oublier que « tout est lié », qu’il ne faut pas seulement se préoccuper de la nature, mais aussi de l’homme, qu’on ne sauvera pas l’un sans l’autre, que la vie de l’homme est précieuse et qu’il faut cesser de nous laisser aller à des pratiques qui ne manifestent pas un regard responsable sur la valeur de la vie humaine. Si cette crise ne nous conduit pas à un examen de conscience approfondi sur le respect
les uns des autres, sur la mise en œuvre de relations fondées non pas sur la force, mais sur le dialogue et la non-violence, elle ne nous conduira pas à quelque chose de nouveau. A cet égard nous devons nous interroger sur une mondialisation bénéfique aux puissants, dont on mesure l’injustice pour les faibles. Nous assistons à une mise en cause des modèles universels qui doivent tenir compte des nations. Il nous faut enfin revisiter la place donnée à Dieu face à la prétention de l’homme à l’autoréférentialité, comme dit le pape
Francois.

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