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​Mickey, Donald et moi ?
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​Mickey, Donald et moi ?

RCF,  -  Modifié le 13 novembre 2018
Chaque mardi Jean-Marie Valentin vous propose son éditorial.
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J’ai été saisi dans ma voiture par une publicité pour le parc Disneyland. Vous l’avez sans doute entendu vous aussi : la voix du père Noel nous annonce qu’il prend ses quartiers d’hiver à Disneyland. Rien de bien nouveau et puis en fin de pub, une voix off qui déclare « Noël vous souhaite un Joyeux Mickey ». Sans rigoler Stéphanie, c’est quoi cette merde me suis-je dis ? C’est d’ailleurs amusant parce que saisi par cette pub, ce n’est ni de la colère, ni de la tristesse, ni de l’amertume qui qui m’a envahi.

Ah bon ?

Non en fait, le sentiment qui m’a envahi, c’est de la sollicitude pour les salariés du groupe Disney. Imaginez-vous Stéphanie. Vous êtes salariés de Disney. Vous êtes père ou mère de famille. Vous avez des enfants. Vous êtes vous-mêmes l’enfant de vos parents. Vous savez ce qu’est Noël. Noel fait partie de votre intimité, de votre histoire familiale, et vous renvoie à votre part d’enfance.

Chacun sait que le petit Jésus n’est pas né dans un parc d’attraction où tout n’est qu’illusion ; qu’il est né dans une étable au cœur de nos pauvretés, là où Picsous ne fera jamais d’argent. Qu’il n’est ni Elsa la reine des neiges, ni Mowgli le roi de la jungle, ni Simba le roi de la savane ;  qu’il est juste le serviteur des serviteurs et le roi des rois. Que ce petit enfant, nu, pauvre, fragile est - dans ce monde matérialiste jusqu’à l’écœurement -  notre espérance. Sérieusement Stéphanie. Imaginez-vous votre grand-mère vous souhaitez un « joyeux Mickey » ? Qui d’ailleurs peut souhaiter un « joyeux Mickey » le matin de Noël à quelqu’un qu’il aime ? Il ne faut pas aimer les gens pour leur souhaiter un « joyeux Mickey » à Noël.

Alors chers amis salariés du groupe Disney, je veux vous témoigner ici toute mon amitié. A une époque où l’entreprise doit s’attacher à respecter l’altérité de ses collaborateurs et de ses clients, cette publicité est - si ce n’est une insulte à notre intimité, à notre culture et à notre intelligence - à tout le moins une vraie maladresse. J’aurai tant aimé que Mickey me souhaite un joyeux Noel. J’aurai même pu y aller en famille pour fêter ça !
Bonne semaine à tous.

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