Accueil
Migrants: les camps parisiens bientôt évacués
Partager

Migrants: les camps parisiens bientôt évacués

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF,  -  Modifié le 25 mai 2018
Les camps de migrants parisiens vivent peut-être leurs dernières heures. Ils doivent être démantelés, selon le ministère de l'Intérieur, "dans un bref délai".
Le campement du quai de Jemmapes à Paris, le long du canal Saint-Martin. Damien Leboulanger/RCF Le campement du quai de Jemmapes à Paris, le long du canal Saint-Martin. Damien Leboulanger/RCF

Vers une évacuation des camps de migrants parisiens

Les campements de migrants ne cessent de grandir dans le Nord de Paris. Après un long bras de fer avec la municipalité, le ministre de l'Intérieur a annoncé mercredi dernier que ces camps de fortune seraient démantelés " dans un bref délai ". L'épilogue d'une situation dénoncée depuis plusieurs mois par les associations d'aide aux migrants, et par la mairie de Paris.

Et pour cause, ils seraient à ce jour plus de 2300 à se concentrer sur trois sites: le long du canal Saint-Denis, du canal Saint-Martin et sue le campement du millénaire, près de la Porte de la Villette. Ce dernier compte pas moins de 1600 personnes sur 400 m2 avec seulement trois toilettes et un point d'eau.
 

La sécurité au coeur du sujet

Sur le canal Saint Martin, l'ambiance est moins électrique, mais les conditions ne sont pas forcément meilleures. Entre 200 et 300 personnes dorment actuellement le long du cours d'eau parisien. Damien Leboulanger a recueilli le témoignage d'Abou Bakar Dialo, un Malien de 23 ans, qui vit ici depuis janvier en attendant que sa demande d'asile soit traitée. Ces conditions de vie, Popalsaï, un jeune Afghan qui a fui son pays en 2015, il ne les supporte plus.

Ce qu'il faut comprendre c'est que si la situation n'est pas inédite, elle est devenu plus que critique cette fois-ci car au-delà du manque de place et d'hygiène, c'est la question de la sécurité qui se pose. Il y a quelques jours, deux migrants ont trouvé la mort en tombant dans l'eau, faute de savoir nager.
 

La 35ème évacuation depuis 2015

L'évacuation annoncée par le ministère de l'Intérieur est la 35ème, depuis 2015. Mais cette fois-ci, entre la mairie de Paris et le ministère de l'Intérieur, chacun se renvoie la responsabilité d'une telle opération. Gérard Collomb voulait que la ville demande par voie judiciaire l'évacuation de son domaine public pour enclencher l'opération, quand cette dernière estime que la prise en charge et la mise à l'abri des migrants relève des devoirs régaliens de l'Etat, surtout depuis la fermeture du centre de premier accueil de la Porte de la Chapelle, surnommé "la bulle". 
 
Cette polémique politicienne dépasse et désole l'ensemble du monde associatif mobilisé sur ce dossier. Des acteurs qui ont depuis lontemps, à l'instar de nombreuses personnalités comme le vicaire général du diocèse de Paris, Mgr Benoist de Sinety, lancé un appel pour que cette population migrante soit prise en compte rapidement et surtout de façon "humaniste".

Or pour eux, cet humanisme doit passer par la résolution du problème de places non-conditionnées. Comme l'explique le directeur général de France Terre d'Asile. En attendant, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé hier que la ville se tient prête à mettre à disposition des sites pour héberger. Plusieurs gymnases en Île-de-France ont par ailleurs déjà été réquisitionnés en vue de l'évacuation. Une évacuation qui derrière le terme de "bref délai", ne devrait pas se dérouler avant la semaine prochaine.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don