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​Moines et moniales, merci !
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​Moines et moniales, merci !

RCF,  -  Modifié le 4 mars 2019
L'édito d'Antoine Guggenheim ce lundi 4 mars : un éloge de la Vie monastique
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J’irai cette semaine passer deux jours à l’Abbaye Sainte-Marie de La Pierre-qui-Vire.
Les moines m’ont invité à leur raconter une expérience éditoriale à laquelle je suis associé : la préparation d’un Encyclopédie du premier christianisme. En préparant cette rencontre, je me remémore les différentes abbayes, prieurés et couvents que je connais, ceux qui y sont mes amis, tout ce que je leur dois, tout ce que nous leur devons.

Moines et moniales sont pour nous et avec nous des témoins vivants du passage du Christ dans nos vies. Ils nous aident par leur engagement à le connaître, à nous approcher de Lui, à adhérer à Lui. Le chemin qu’est leur vocation est si différent et si semblable à celui de tout chrétien. Apprendre à aimer Dieu et son prochain dans le service, la prière et à l’étude. Dans l’unité de la charité, de l’espérance et de la foi… Avec son corps, son âme et son esprit !
Ces contemplatifs sont plantés en un lieu – lieu de vie, de travail, de prière – qu’ils appellent un désert, ou un cloître, mais qui ressemble aussi à un jardin. Le monastère existait avant eux et poursuivra sa vocation après eux, non sans porter la trace discrète de chacun d’eux. Ils participent ensemble à la prière, « l’œuvre de Dieu », comme l’appelle saint Benoît, qui rythme la journée de temps de louange bien chantée, mais leur vocation est d’adhérer à Dieu toujours, de lui être Présent. Présent par l’amour de charité, reçu de Lui et échangé avec les sœurs et les frères.

Ils façonnent les espaces terrestres où ils se retirent en lieux de paix et d’hospitalité. Ils habitent le temps comme un temple de l’éternité et une auberge du lointain. Aimer le Christ est l’essentiel de leur être – ce par quoi ils partagent avec tous les chrétiens le premier don qui nous est fait. Comme le dit saint François de Sales, on ne doit pas demander au père de famille de vivre comme un chârtreux, ni à la trappistine de s’occuper des affaires de l’Eglise comme un évêque. Mais chaque fois que je prends mon bréviaire, je m’unis spontanément aux offices chantés par trois amis ermites, qui suivent la règle de Saint-Etienne de Muret, depuis plus de trente-cinq ans, dans une vieille clairière d’une forêt tourangelle.

Les ordres mendiants évangélisent les villes ; les religieux apostoliques s’enfouissent dans les banlieues difficiles ; mais les moines et les moniales portent le Christ au cœur des campagnes dans des lieux déserts où l’attente de Dieu prend toute une vie, où le culte devient culture. Certes les dons de l’Esprit sont répartis selon Sa volonté et gracieusement aux croyants, mais dans une vie de moine, de moniale, d’ermite, les dons de l’Esprit s’enracinent, ils s’incarnent dans la longue durée de la Veille devenue la seule activité du corps, de l’âme et de l’esprit.

Moines et moniales, êtres fragiles et passagers, merci. Vous êtes au service de la rencontre du Christ. Nous n’avons peut-être jamais au autant besoin de vous dans l’Église et dans le monde.
 

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