Accueil
Nos fils, les 1ers féministes
Partager

Nos fils, les 1ers féministes

RCF,  -  Modifié le 11 mars 2020
A l'occasion du 8 mars, de la journée internationale du droit des femmes, Marie Mullet propose d'éduquer les garçons à être les premiers féministes.
En Novembre dernier, après la marche nationale contre les violences faites aux femmes, j’avais, à ce micro, écrit une chronique pour ma fille. Je lui souhaitais de vivre dans un monde où l’on pouvait éduquer les jeunes filles à faire leurs choix, prendre leurs décisions en Liberté et surtout qu’elle puisse se construire avec les hommes, pas en opposition. Suite à cette chronique j’avais reçu de jolis mercis et aussi un mail qui m’a marqué et qui challengeait la position que j’avais prise. Par exemple que sur les 63 000 enfants qui me sont confiés chez les Scouts et Guides de France, 1 sur 5, donc 12 600, seraient statistiquement victimes de violence par leur entourage, en grande majorité des filles.
 

Elle ajoutait : « La vraie question c’est la direction que tu donnes à des milliers de jeunes adultes qui, selon ce que tu diras, feront ou non cesser les violences dans leurs groupes, éduquerons ou non des adultes égaux dans un monde débarrassé des violences envers les filles. »

Derrière la question des violences je trouve qu’il y a 2 sujets que je ne mets pas au même niveau : celui des violences, non, pardon, celui des crimes commis parce que l’on est une femme. Des meurtres commis parce que le mari, le compagnon, celui censé aimer et protéger a décidé de cogner. Impensable. Inadmissible. Indicible.

Et il y a le sujet de l’égalité entre les hommes et les femmes dans la vie de tous les jours. Être une Femme ce n’est pas un critère de Diversité. C’est la moitié de l’Humanité. Si je suis féministe je suis une féministe qui croit dans une relation sans rapport de force avec le sexe opposé, pas de compétition, pas de soumission mais un équilibre à construire. Et c’est dans une société qui permet et qui promeut cet équilibre que je veux faire grandir mes enfants.

C’est un combat et une grande responsabilité pour notre génération. Les années 60’s nous ont offert des droits et un enthousiasme. Nos années 2020 doivent nous permettre de les garantir et de les installer. C’est une vigilance de chaque jour. Mais je ne crois pas que cela puisse se faire en cognant sur les hommes. Je crois que cela peut aussi passer par ce que nos garçons voient de leurs parents, de la manière dont chacun vit sa liberté, sa conscience et même, sa dignité. Je crois qu’en éduquant nos garçons à être les 1ers féministes on ouvre alors des possibilités pour qu’adultes ils puissent poursuivre cet équilibre des droits.

Nous pouvons apprendre à nos enfants, fille set garçons, à se choisir la vie qu’ils désirent, sans déterminisme de genre, sans freins à leurs rêves et leurs ambitions. Je décide de croire que nous, parents, nous avons la possibilité de créer l’espace des possibles pour les rêves de nos enfants et qu’ils y dessinent leur propre liberté. Ce n’est ni angélique ni naïf, c’est un choix de société où « Le féminisme ne se résume pas à une revendication de justice, parfois rageuse, ni à telle ou telle manifestation scandaleuse ; c’est aussi la promesse ou du moins l’espoir, d’un monde différent et qui pourrait être meilleur. » Aujourd’hui je prends ce challenge, pour les 63 000 enfants de l’association, filles et garçons.
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don