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Osons penser l’antispécisme
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Osons penser l’antispécisme

RCF,  -  Modifié le 7 novembre 2018
Chaque mardi Cyrille Frey vous propose une chronique sur l'écologie.
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Un nouvel invité au débat : la cause animale avec des vidéos choc tournées dans les abattoirs. C’est-à-dire que parmi les différentes formes d’exploitation effrénée du monde animal et végétal propres à notre époque, nous prenons conscience de ce que signifie notre consommation de viande. D’un point de vue diététique, en Occident elle est supérieure à nos besoins. Mais de plus, elle participe lourdement à notre empreinte écologique. En outre, elle nous place face à un dilemme éthique longtemps passé sous silence. Que signifie un monde où on fait parler son chat sur Twitter mais où on voit un cochon comme incapable d’éprouver la peur et la souffrance ? Les militants des droits de l’animal ont déjà un immense mérite, c’est de nous faire ouvrir ce dossier qui est incontournable.
 
Mais on constate des formes de violence et un discours qui nie toute spécificité à l’humanité. C’est l’habituel drame du simplisme. Je ne connais pas une idée généreuse qui n’ait pas été dévoyée ou caricaturée. Ça ne doit pas nous empêcher de réfléchir. La science nous dit qu’entre nous et les autres animaux, sur le plan des émotions, de la souffrance, la différence est de degré. Un animal n’est pas un caillou. Elle nous dit aussi, par ailleurs, que la production massive de viande notamment pour nourrir les élevages intensifs est un facteur de dévastation de la planète. Ce sont des réalités avec lesquelles nous avons l’obligation de composer, comme la crise climatique ou les pollutions diverses. D’autres réalités c’est que nous seuls sommes capables de morale, d’une part, que nous ne pouvons pas vivre sans avoir une empreinte écologique mais qu’il faut la réduire. Rien d’original, nous avons des droits et des devoirs. Voilà ce qui est aujourd’hui sur les plateaux de la balance.
 
Alors faut-il devenir tous vegans tout de suite ? Tout de suite, sûrement pas. Un jour, peut-être. Personnellement je ne le suis pas. Il y a des formes d’élevage, des paysages ruraux comme le bocage qui ont une valeur écologique, tout ne se vaut pas. Mais surtout il ne faut pas craindre pour la place de l’homme, au contraire. Même ce gros mot qu’est l’antispécisme, osons le penser. Ce n’est pas : nous sommes des veaux ou des cochons, c’est : nous n’avons pas besoin d’être des tyrans sanguinaires pour sortir du lot. La liberté n’a pas besoin d’esclaves pour exister. La spécificité de l’homme n’exige pas de brutaliser la faune et la flore non plus que son semblable. On peut être animaliste et écologiste, c’est-à-dire homme des relations avec le vivant, et vraiment humaniste. C’est une vraie question pour notre époque.

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