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​Philosophie antarctique
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​Philosophie antarctique

RCF,  -  Modifié le 6 février 2019
"Affronter le silence et la solitude pour y trouver la paix, la paix avec soi-même." Laurence Devillairs revient sur "un classique des récits d’expédition polaire", "Seul" de Richard Byrd.
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Alors ce matin, Laurence, vous allez nous plonger dans le froid ?

Oui, je vais vous parler, de l’un des plus grands récits d’aventure qui soit, l’un des plus poignants récits de vie. Celui de Richard Byrd, intitulé Seul, et qui raconte 5 mois passés dans l’enfer polaire, au cours de l’année 1934, quand internet, et tous les autres moyens technologiques, faisaient de l’aventure humaine un pari sur la vie et la mort, sur la capacité à survivre. Ce livre est un classique des récits d’expédition polaire.

Il y a de la philosophie dans les expéditions polaires ?

En tout cas, il y a de la philosophie dans le récit de Richard Byrd. Son projet, au départ, est celui de tout philosophe : affronter le silence et la solitude pour y trouver la paix, et avant tout la paix avec soi-même : "J’étais un homme qui désirait rester seul quelque temps, à savourer la paix, la tranquillité, la solitude afin d’en apprécier la véritable valeur. Voilà tout".
Voilà tout. Pas vraiment.

Car la solitude, qui met aux prises avec soi, n’est pas sans rien d’autre que ses pensées, ses désirs, ses peurs et ses espoirs, est une épreuve redoutable, terrible. Et c’est ainsi que le récit d’aventure de Richard Byrd devient le plus grand récit sur la solitude.

Quelles leçons de philosophie nous livre ce récit polaire ?

D’abord, on en retire une vraie paix. Pas cette paix qui consiste simplement à faire le vide, à méditer, ou à se concentrer un peu. Non, il s’agit de la paix profonde de qui a fait l’épreuve de soi, de qui
s’est confronté à ce qu’il a vraiment en soi, une fois qu’on a fait taire le bruit des tracas et des envies, et une fois qu’a cessé le manège de toutes les choses à faire. 

Alors, que reste-t-il ? Que trouve-t-on au fond de soi ? Qu’est-ce qui reste quand on a ôté les occupations et préoccupations de nos journées ? Qu’est-ce qui nous tiendra chaud dans nos nuits polaires ? Ne répondons pas trop vite. Il se pourrait que les mots qui nous viennent immédiatement à l’esprit ne soient pas les bons, pas ceux qui, authentiquement, nous feraient tenir dans le froid. Il a fallu 5 mois à Richard Byrd pour le découvrir. Donnons-nous l’hiver pour y penser, et on se retrouve au printemps ?
 

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