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"Plan Pauvreté" 1/4
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"Plan Pauvreté" 1/4

RCF,  -  Modifié le 21 septembre 2018
Le plan contre la pauvreté, présenté le 13 septembre par le Président de la République au Musée de l’Homme, est accompagné de formules justes.
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Il est heureux d’entendre son ardente volonté de donner aux personnes en situation de pauvreté les moyens concrets de leur authentique émancipation. Laisser à la rue des enfants, leurs mamans ou encore des êtres en fin de vie est une non-assistance en personne en danger. Pourquoi échappe-t-elle à toute sanction alors qu’au terme du code pénal elle relève d’un délit.

Tout atermoiement, ou plus grave encore, toute attitude passive consistant à détourner le regard de ce drame ne sont-ils pas une complicité de déshumanisation. Le Président de la République a exprimé son respect et sa confiance aux plus fragiles dans leur capacité à se relever dans la perspective de Père Joseph Wresinski. Certes, les mots ne transforment pas les maux, mais au moins ils indiquent une orientation. Un chemin est tracé, il est encore celui du Petit Poucet semé de petits cailloux blancs. Veillons à ne point le déserter.

Les cinq mesures du plan témoignent d’une attention à l’enfance. Comment ne pas s’en réjouir tant la misère et la grande précarité blessent à jamais l’enfant, jusqu’à compromettre son avenir. Le refus du déterminisme social bâtit la cohésion de la Société. Ce plan est insuffisant pour ne pas avoir abordé le mal-logement, facteur puissant de ce déterminisme ; l’école est un exemple qui l’illustre singulièrement. Il est inutile d’en rappeler les conséquences. 

La fin de la pauvreté exige que la Nation fasse le choix d’un plan décisif d’investissement pour l’habitat. Le logement des plus vulnérables, ce ‘pauvre logement’, doit être éradiqué, comme ces ghettos rendant captifs ses habitants, fussent-ils de jeunes diplômés. Ces logements pauvres, bien souvent des passoires énergétiques, entraînent des coûts de chauffage qui brûlent ce reste à vivre relevant déjà de la survie. Certes, un effort a été entrepris. Toutefois 7 millions de logements sont mal isolés et 3,8 millions de ménages en souffrance sociale peinent à en supporter le coût. Des centaines de milliers de nos concitoyens se privent de chauffage.

Refuser le déterminisme social qu’ensemble nous ne voulons pas supporter, c’est relever le défi d’une Société pour lui donner l’enthousiasme de bâtir un habitat plus inclusif, pièce maîtresse de la sortie de la pauvreté. Assez de ces quartiers qui craquent sous le poids de la pauvreté annihilant les espoirs de ceux qui y vivent, jusqu’à se considérer comme les rejetés ou les oubliés de la Nation. Cette infortune s’étale sous nos yeux ; elle est une honte qui ne disparaîtra qu’avec la fin de la misère.

L’heure n’est pas à critiquer. Les responsabilités ne sont point étrangères à une indifférence partagée. Ces tours et ces barres emmurent la Société, suscitant de paradoxaux déserts humains. N’avons-nous pas feint d’oublier qu’il n’y a de politique sociale que là où l’intime est respecté. Comment agir ? Donner place à l’économie solidaire ; elle n’a pas démérité, au contraire. Candidat à la Présidence, M. Emmanuel Macron a écrit à ses acteurs qu’ils pouvaient compter sur lui, comme lui-même pouvait compter sur nous.

Observons que des aides nécessaires ont été partiellement supprimées. Nous voulons croire que le Président ne tournera pas le dos à cette forme d’économie, sachant que notre mobilisation n’est en aucune façon altérée tant s’impose l’urgence de bâtir des logements tissant des liens qui recousent un tissu social déchiré. Cette perspective est en cohérence avec la détermination du Président, rappelant « qu’Il y a dans chaque enfant, à commencer par un enfant qui naît dans une famille pauvre, un Mozart qu’on assassine parce qu’on décide, de fait, qu’il n’a aucune chance de devenir Mozart ». Si l’espérance est souvent assassinée, les vrais prophètes se relèvent pour faire entendre des allegros qui mettent en mouvement la vie.

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