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Pluie

RCF,  -  Modifié le 18 septembre 2019
En ces temps caniculaires voilà que la pluie est désormais très désirée…
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À dire vrai, là où on sent qu’il y a un changement climatique très perceptible, c’est que le fait d’apprendre qu’il fera beau en principe toute la semaine nous embête presque, tant on souffre çà et là de la sécheresse et, du coup, on en vient à souhaiter bénéficier d’une pluie bienfaitrice.

Mais d’où vient ce mot ? Rien d’évident.

ON N’EN VOIT PAS L’ORIGINE D’AUTANT PLUS QUE PLEUVOIR EST DIFFÉRENT

La première fois qu’on rencontre ce mot en langue française c’est semble-t-il dans la Chanson de Roland en 1080. En fait c’est du latin populaire ploia, lui-même issu du latin classique pluvia que vient le mot pluie, en parallèle au verbe plovere, signifiant pleuvoir. En ancien français, il y eut des variantes puisqu’on rencontre la pleuge, la ploige, mots encore vivants dans quelques dialectes. Et les premières définitions de nos dictionnaires sont, si j’ose dire, pleines de fraîcheur. Ainsi Furetière définit-il la pluie tout simplement comme l’« eau qui tombe du ciel », avec cette précision : « la petite pluie est celle qui mouille le plus », en ajoutant un exemple rappelant que, même si l’imperméable n’existait pas encore, on savait déjà s’en protéger efficacement : « J’ai pris mon habit de pluie, il résiste à la plus forte pluie ».

Et la mythologie n’est jamais bien loin, à Furetière de signaler ainsi que Jupiter se « changea en pluie d’or pour séduire Danaé ». Enfin, si on quitte le climat européen, on repère des formules inattendues avec, au-delà des moussons, tropicales, par exemple la pluie dite des mangues, correspondant en Afrique subsaharienne à la pluie de saison sèche, ou encore au Burundi et au Rwanda, la pluie des vaches, pendant la petite saison sèche. Ce qui rappelle une expression français populaire quand il pleut beaucoup, qui fait intervenir les vaches, « il pleut comme… etc. » Et puis il y a aussi les définitions de mots croisés très plaisantes… et ici les verbicrucistes ont donné le meilleur. Par exemple : « Tombe des nues », c’est évidemment la pluie. Ou encore : « accès de gouttes », pas celle au pied, bien sûr. Enfin j’aime assez cette définition presque proustienne : « fuite du temps ». Et enfin une dernière toute aussi délicieuse : « flotte aérienne ». Oui, une flotte bienfaitrice.

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