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Pollution médicamenteuse
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Pollution médicamenteuse

RCF,  -  Modifié le 9 mai 2018
Les médicaments impactent aussi notre environnement : il serait utile de se soigner sans polluer !
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La pollution médicamenteuse est celle qui résulte de notre usage de médicaments - pour notre santé mais aussi celle de nos animaux domestiques et d’élevage - dont les molécules finissent par se retrouver dans notre environnement et dans l’eau en particulier.
 
Songez que la moitié des médicaments qui sont prescrits par les médecins ne sont pas consommés : ce sont les fameux MNU - les médicaments non utilisés - qu’un quart de nos concitoyens s’obstine encore à jeter dans les toilettes au lieu de les rapporter en pharmacie.
 
L’autre source de pollution médicamenteuse résulte de nos selles et urines, après que notre organisme a métabolisé les médicaments. C’est vrai pour les humains mais aussi pour nos chats et nos chiens et tous les animaux de ferme - poules, cochons, vaches - qui, lorsqu’ils sont élevés de manière industrielle pour ne pas dire concentrationnaire, sont gavés de médicaments.
 
Or, bien que les eaux usées soient quasiment toutes traitées dans les pays développés, les stations ne sont pas en mesure, techniquement, de retenir ces molécules. Des traces d'analgésiques, d'hormones, d'antibiotiques, d'antidépresseurs, d'anti-inflammatoires et autres anticancéreux se retrouvent ainsi dans le milieu naturel formant, au passage, d’étonnants cocktails, capables de changer le sexe des poissons ![1]
 
Sans compter les molécules issues des produits phytosanitaires - « médicaments des plantes » de l’agro-chimie - qui impactent directement notre environnement. Une raison de plus pour consommer bio ! Même si, pour l’instant, il n’y a aucun risque avéré à boire l’eau du robinet.
 
Alors que faire ? C’est précisément la question que s’est posée un groupe de médecins, vétérinaires et pharmaciens qui, dans le département des Vosges, ont fondé ensemble une association répondant à l’improbable acronyme d’ASOQS - l’association pour l’optimisation de la qualité des soins - à l’origine du projet Ecoprescription. Ce projet, soutenu par de nombreux partenaires et unique en France, invite les médecins et vétérinaires à prescrire  des médicaments qui, à efficacité égale, auront le moins d’effet nocif sur l’environnement, à réfléchir à la déprescription et à la limitation des prescriptions peu pertinentes ; et les patients, à accepter que les pharmaciens ajustent la quantité de médicaments à ce dont ils ont effectivement besoin. Enfin, bien sûr, il s’agit d’optimiser la collecte des déchets médicamenteux et des contenants souillés.
 
Le projet Ecoprescription qui, pour l’instant, n’est mis en œuvre que sur une partie du territoire vosgien, a été présenté lors d’un colloque organisé à Remiremont le 18 novembre dernier sous le titre explicite « se soigner sans polluer ». Un titre qui est aussi celui du site qui présente le projet Ecoprescription, à retrouver sur sesoignersanspolluer.com. Il reste à convaincre les fabricants de produits pharmaceutiques de s’engager dans l’éco-responsabilité. Mais avec un marché mondial avoisinant les 1 000 milliards de dollars, ce n’est pas gagné…
 
[1] C’est le cas des hormones oestro-progestatives, présentes dans certaines pilules contraceptives.

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