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Pompier pyromane
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Pompier pyromane

RCF,  -  Modifié le 1 juin 2018
​​ll l'a fait ! Donald Trump a mis sa menace a exécution et aujourd'hui des mesures protectionnistes sur l'acier et l'Aluminium venant notamment de l'Europe sont une réalité.
Gaumont Animation - Calimero Gaumont Animation - Calimero

Washington relève ses droits de douane et c'est l'économie mondiale qui s'inquiète de la prochaine salve américaine. Mais pour Bruxelles, ce n'est pas vraiment une surprise... Et non, malheureusement c'était attendu. Après l'accord de Paris sur le climat, celui sur l'Iran, voici que Donald "Calimero" Trump se met à dos les alliés historiques européens. Certains parlent du syndrome de la grenade pour expliquer l'attitude de la Maison Blanche. Il dégoupille et il voit si cela explose. Dans le cadre de l'acier, cela a bien marché avec la Corée du sud qui a consenti à de lourdes concessions. Seoul a réduit ses exportations. Avec les Européens, cela n'a pas fonctionné et la spirale de l'escalade des contremesures est enclenchée. 

Mais cette stratégie de la grenade va de pair avec ce que l'on oeut qualifier de syndrome Calimero. "C'est trop injuste" pourrait être son expression favorite ! Dans sa logique, les Etats-Unis sont victimes du multilatéralisme ou sont les naïfs de la mondialisation. Aussi, il veut recréer des relations nouvelles qui seraient, bien entendu, à son avantage. Mais avec les Européens cela ne fonctionne pas pour deux raisons : la première est que la politique commerciale est une compétence exclusive de l’Union ; chaque capitale s'en remet à Bruxelles pour défendre collectivement nos intérêts. L'Europe qui protège a là un exemple frappant. Le second est l'instabilité politique des deux côtés de l'Atlantique. Qui a envie de négocier avec ce président américain ? Que peut négocier sereinement l'Europe avec ce tunnel électoral qui conduit à davantage d'incertitudes ? 

C'est ce qui explique en partie la fermeté des Européens. « On ne négocie pas avec un pistolet sur la tempe » est l'image retenue par Bruxelles. Une série de mesures est annoncée. La première pierre est lancée aujourd'hui: c'est le recours formel à l'Organisation Mondial du Commerce (OMC). Ce sera une bataille juridique, assez longue. Le gouvernement allemand a qualifié la décision américaine d'illégale. Rien que ça. La seconde offensive européenne est une réponse de berger à la bergère : nous aussi nous allons relever nos taxes sur l’acier, des jeans ou des Harley Davidson. Enfin, la surveillance de certains marchés sera accrue. 

Mais l'acier contre des pantalons, ce n'est pas une guerre commerciale. Un conflit de voisinage plutôt. Il serait en effet préférable de discuter sur un agenda positif plutôt qu'agressif. Les mesures auront un coût, mais ce ne sera pas un tsunami économique. Une vraie question demeure :  est-ce que Donald Trump va s'arrêter à ces mesures sur des produits emblématiques pour son électorat (l’acier, l'automobile) ou il va continuer à allonger la liste ? La préférence commerciale aux Etats-Unis existait avant Trump. Elle ne fait qu'augmenter avec lui. Alors pas une guerre, mais un conflit qu'il serait bon d'éteindre rapidement. Mais comme souvent avec les pompiers pyromanes, ce sont eux qui ont la recette pour éteindre l'incendie qu'ils ont allumé. La suite, au prochain tweet. 

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