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Pour Benoit Faucheux du CCFD, on peut nourrir toute la planète
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Pour Benoit Faucheux du CCFD, on peut nourrir toute la planète

RCF,  -  Modifié le 19 octobre 2018
Les Nations-Unies célèbrent aujourd’hui la journée mondiale de l’alimentation. Son objectif : éradiquer la fin dans le monde et promouvoir une agriculture vertueuse.

Les causes de la faim augmentent

Un monde sans faim en 2030. C’est l’objectif des Nations-Unies. Un objectif qui paraît pourtant inatteignable aujourd’hui. "Moi j’y crois. Il faut regarder ce qui s’est passé dans le passé et les enjeux qui sont devant nous. Dans les années 60, les Nations-Unies lancent un appel : éradiquons la faim en cinq ans. Le pape de l’époque s’associe à cet appel et propose aux catholiques d’être solidaires avec les personnes qui ont faim en collectant pendant la période de Carême. C’est la naissance du CCFD. On n’a pas réussi. Les inégalités se sont creusées. Mais ce qu’on n’avait pas imaginé, c’est la question du changement climatique" explique â€‹Benoît Faucheux, délégué général du CCFD Terre Solidaire.

Il reste aujourd’hui douze ans pour atteindre l’objectif fixé par les Nations-Unies. Pour Benoît Faucheux, en douze ans, des efforts peuvent être faits, notamment pour réduire les inégalités. "Il faut tout faire pour se mettre sur la bonne trajectoire. Et aujourd’hui, on n’est pas sur la bonne trajectoire car on a de plus en plus de gens qui ont faim et des causes de la faim qui continuent à augmenter" ajoute-t-il.
 

Avoir faim : des définitions et des causes multiples

Avoir faim revêt de nos jours plusieurs définitions. "Il y a les personnes qui n’ont pas assez de calories pour faire tout ce qu’ils ont à faire au quotidien. Ce sont les gens qui manquent d’énergie. Après, il y a ceux qui ont des carences alimentaires graves. Une personne sur neuf souffre de la faim dans le monde. On a beaucoup faim en Afrique. C’est quand même le continent qui souffre le plus de la faim, mais c’est aussi réparti sur l’ensemble des continents, en Amérique latine, en Asie et en Océanie. Dans les pays occidentaux, on a aussi un nouveau visage de la faim basé sur des déséquilibres alimentaires qui se traduisent par des problèmes de santé" précise Benoît Faucheux.

Par ailleurs, les causes de la faim sont multiples. "Les conflits sont la principale cause de faim dans le monde, car ils empêchent les populations d’assurer leur propre subsistance. À côté des conflits, il y a la question des inégalités qui peut se traduire de façon assez sournoise. Vous pouvez avoir dans un même ménage ou dans un même groupe social des personnes qui ont plus faim que d’autres, parce que la répartition de la nourriture se fait en fonction de la hiérarchie. Après, il y a la grande question des dérèglements environnementaux qui est une question relativement nouvelle dans la façon de penser le problème et dans la façon d’agir. Ce qui est assez fou c’est que ceux qui souffrent le plus des inégalités sont aussi ceux qui souffrent le plus des dérèglements climatiques alors que ce sont eux qui y ont le moins contribué" lance encore le délégué général du CCFD Terre Solidaire.
 

Vers une meilleure consommation alimentaire

"Le CCFD est une organisation internationale. La paix dans le monde est du ressort des Etats. Nous plaidons pour un ordre mondial plus pacifique, mais nous avons des programmes d’accompagnement des conflits, ou de prévention des conflits, mis en place par nos partenaires. Ils visent à ce que des populations qui sont traditionnellement en conflit essaient de construire ensemble un chemin de paix. Enfin, pour nourrir la planète demain, il y a deux choses à faire : une transition vers un modèle agricole qui produise beaucoup moins de gaz à effet de serre" précise Benoît Faucheux qui explique que les nouveaux modèles agricoles entraînent des rendements plus importants, tordant ainsi le cou à l’idée reçue.

Benoît Faucheux est catégorique. On a de quoi nourrir toute la planète aujourd’hui. "C’est possible. Mais à chaque fois c’est la même condition qui revient. Il est impossible de nourrir toute la planète si on mange comme on mange aujourd’hui dans les pays occidentaux. On mange trop de produits animaux. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut plus en manger, mais qu’il faut mieux consommer" conclut-il.

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