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Pour Delphine Saulière, il faut parler de pédophilie aux enfants
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Pour Delphine Saulière, il faut parler de pédophilie aux enfants

RCF,  -  Modifié le 14 novembre 2018
On n’a jamais autant parlé de pédophilie ces derniers temps. Pour la rédactrice en chef de "J'aime Lire", c'est aux enfants qu'il faut désormais s'adresser.
Fanny Cohen-Moreau RCF Fanny Cohen-Moreau RCF

Petit à petit, les révélations d’affaires pédophiles font mieux comprendre la gravité de ces crimes et les traumatismes profonds qu’ils déclenchent chez ceux qui ont été abusés lorsqu’ils étaient enfants. C’est dans ce contexte que les éditions Bayard ont édité un petit fascicule de prévention à l’attention des enfants. "On fait appel à ses ressources intérieures les plus fortes car on doit réveiller l’enfant qui est en soi pour se souvenir de ce que l’on était dans toute notre fragilité, pour se mettre à la place de l’enfant à qui on va envoyer ce message. C’est quelque chose qui est totalement inimaginable pour un enfant qu’un adulte qui est censé le protéger puisse le blesser" explique​ Delphine Saulière, rédactrice en chef de "J’aime Lire", auteure d’un fascicule de prévention pour les enfants édité chez Bayard.

Côté chiffres, il est difficile de donner des résultats précis. "Ce qu’on sait, c’est qu’il y a 20.000 plaintes déposées par an par des parents et des enfants. On sait aussi qu’à peu près 10% des cas qui sont révélés. On peut imaginer qu’il y ait 200.000 enfants abusés par an" ajoute Delphine Saulière en extrapolant les chiffres avérés.

Entre adultes, le sujet peut être abordé facilement. Mais en parler à un enfant est bien plus compliqué. "Ils n’ont pas idée de ce qui se passe. Il faut qu’on les mette dans une situation où ils puissent percevoir les signaux de danger. Et ça c’est assez difficile. On a choisi d’utiliser la BD. C’est un code graphique qu’ils connaissent bien et cela permet de mettre en scène des épisodes où l’on explique que ce qui peut se passer, ce qui est normal, et anormal. Notre souci est d’expliquer aux enfants que certains adultes peuvent avoir des gestes déplacés et qu’ils peuvent échapper à cela, et en parler aux parents" précise la rédactrice en chef de "J'aime Lire".

Ce livret présente trois cas de figures représentatifs. Un enfant qui se fait piéger sur Internet, une histoire avec un entraîneur sportif, et un tonton qui n’est pas très sympathique. "Ce n’est pas parce qu’on leur apprend à avoir confiances envers les adultes, ce qu’on leur dit depuis qu’ils sont tout petits, qu’on ne peut pas les aider à repérer ceux qui seraient dangereux pour eux. La majorité des cas se déroulent dans le cadre familial, et dans 40% des cas c’est un parent ou un grand frère qui abuse" lance encore Delphine Saulière.

De nombreux sujets sont abordés dans ce livret : la question des secrets, celles de l’intimité et du corps, mais également celle d’Internet. "Les enfants ne mesurent pas du tout qu’Internet est un immense domaine quasiment infini sur lequel n’importe qui se trouver. Ils n’ont pas idée que des gens puissent tricher sur leur identité" précise-t-elle. Dans tous les cas de figure, Delphine Saulière rappelle aux enfants qu’ils peuvent trouver dans leur entourage un adulte de confiance pour se confier. "Il y a toujours quelqu’un envers qui l’enfant peut se tourner".

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