Pour Dominique Potier, "les députés sont des passeurs et des éveilleurs"

"Député ce n’est pas un métier, c’est une fonction. On n’est que de passage" explique Dominique Potier, agriculteur bio de son état. "Pour ma part, on ne devrait faire que trois mandats maximum, on le fait à l’exclusion de tout autre mandat, et à l’exclusion de toute activité financière. Pour moi, c’est très net. C’est une fonction de passeur, et d’éveilleur. J’aime bien cette idée d’être celui qui relie" ajoute-t-il.

De plus en plus, précise Dominique Potier, les députés sont en mesure de pouvoir expérimenter certaines choses sur leur territoire. A l’image des "territoires zéro chômeur", une initiative portée par ATD Quart Monde à laquelle le député socialiste de Meurthe et Moselle a participé. Des initiatives qui peuvent ensuite se transformer en projet de loi, rappelle Dominique Potier.

Dominique Potier adopte une posture qui se veut loin des querelles partisanes. Être député socialiste aujourd’hui ? "On est un peu comme des rescapés, cela nous oblige". Passer de la majorité à l’opposition ouvre-t-il plus d’opportunités ? "Il ne faut pas dire cela. J’avais parfois l’impression de me sentir un peu singulier dans la majorité précédente".

Le député entend bien la colère des Français. Pour lui, les hommes politiques doivent faire leur autocritique. Tout comme les citoyens. "Il faut recréer un peuple de citoyens, rappeler les droits et les devoirs. J’aimerai que les citoyens qui critiquent les élus remettent en cause leur propre capacité à s’engager dans la cité, à la transformer. Pour cela, je milite en faveur de l’éducation populaire" lance Dominique Potier.

Ce dernier estime que "l’essentiel du pouvoir échappe aujourd’hui au pouvoir politique. C’est pour cela qu’il faut un grand débat. Ce qu’on va faire chez nous, c’est un hackhaton. On va s’isoler pendant 24 heures, avec des spécialistes, par équipe de dix. On va répondre à la question capitale de notre génération : comment la transition écologique peut-être portée dans la justice et le partage ?" Le débat reste ouvert !