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Pourquoi le nucléaire a un avenir
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Pourquoi le nucléaire a un avenir

RCF,  -  Modifié le 29 novembre 2018
Ce jeudi dans la Matinale Vincent de Féligonde fait le point sur les annonces du président de la République concernant le nucléaire.
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Derrière sa volonté de répondre à la colère des gilets jaunes, Emmanuel Macron a précisé mardi ses décisions sur l’avenir de la filière nucléaire. 

C’est suffisamment important pour qu’on s’y arrête. Le nucléaire fourni quasiment les trois quarts de notre électricité. Avec 58 réacteurs, la France est le pays du monde le plus « nucléarisé » pour sa production de courant – si vous me permettez ce néologisme. 

A quoi cela tient-il ?

C’est le fruit de notre histoire. Dès 1945, De Gaulle a créé le Commissariat à l’énergie atomique, avec une double fonction : militaire et civile. L’enjeu était l’indépendance nationale. Il s’est appuyé sur des scientifiques de renom, comme le prix Nobel Frédéric Joliot-Curie, qui a développé la première pile atomique tricolore : Zoé, en 1948. Mais le véritable essor est venu avec le choc pétrolier de 1973, qui a ouvert les vannes du nucléaire afin de minimiser la facture pétrolière. Les Français ont alors été alors fortement encouragés à passer au tout électrique. Une trajectoire unique au monde.

Aujourd’hui remise en question…

Avec les accidents de Three Miles Island aux Etats-Unis en 1979, mais surtout Tchernobyl en Ukraine en 1986 et Fukushima au Japon en 2011, le nucléaire a pris du plomb dans l’aile, si on peut s’exprimer ainsi. D’autant que l’Allemagne, notre principal partenaire économique, a décidé d’en sortir. Aujourd’hui 53% des Français se disent opposés à l’énergie nucléaire.

Va-t-on vers une sortie rapide ?

Non. Le but est désormais d’arriver à 50% d’électricité d’origine nucléaire en 2035 – 10 ans plus tard que ce que prévoyait la loi de 2015. Cela signifie la fermeture de 14 réacteurs d’ici 2035, dont les deux de Fessenheim en 2020. 

C’est en gros ce que demandait EDF...

Oui Stéphanie. Cette progressivité - certains diront manque d’ambition - s’explique pour deux raisons : tout d’abord, grâce au nucléaire, la France a une économie largement plus décarbonée que ses homologues. En Allemagne, le lignite – un charbon brun de mauvaise qualité et donc très polluant – et le charbon assurent 37% de la production d’électricité nationale contre moins de 2% pour la France.

Et la deuxième raison ?

Le fait que les centrales nucléaires sont là et qu’elles sont largement amorties, même si on en change largement les pièces tous les dix ans. EDF prévoit de prolonger leur durée de vie jusqu’à soixante ans. Il faudra cependant pour cela les mettre aux normes de sécurité post-Fukushima – ce qu’on appelle Grand carrénage. Le chef de l’Etat, qui s’est lancé mardi dans un grand plaidoyer en faveur de la sortie des énergies fossiles, condition de la lutte contre le réchauffement climatique, est d’ailleurs loin de tourner le dos au nucléaire, puisqu’il demande à EDF de travailler à un EPR du futur, moins cher. Les énergies vertes sont donc le parent pauvre de ces choix...

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