"On a depuis 2014 un relèvement progressif de la fiscalité, à la fois sur le gazole et sur le sans-plomb, mais plus fort sur le gazole. On s’attendait une convergence à horizon 2021. C’est ce qui était prévu. C’est donc assez étonnant qu’en 2018, on ait déjà une convergence de ces deux fiscalités alors que normalement on devrait avoir réduit de moitié l’écart, mais pas de l’avoir éliminé. L’une des explications à ce phénomène, c’est que sur les marges de raffinage, il peut y avoir une marge plus forte sur le gazole. La France est très dieselisée, et elle importe une partie du gazole que nous consommons. Cette tension plus forte sur le gazole peut expliquer le fait qu’il y ait un prix plus important à la pompe. Mais en tout cas, le différentiel en termes de taxes ne devrait être éliminé qu’en 2021" explique Céline Antonin, économiste spécialiste des marchés pétroliers à l’OFCE
"Les disparités entre les stations viennent essentiellement d’une politique commerciale. Certaines stations liées à la grande distribution pratiquent un prix très faible alors que d’autres pratiquent un prix plus fort. C’est la marge de distribution" ajoute Céline Antonin.
"On sait que le prix à la pompe dépend essentiellement de trois facteurs. Il dépend du prix du pétrole échangé en dollars sur les marchés mondiaux, ce prix est plutôt orienté à la hausse. Il y a également l’aspect taux de change qui est important. Et un troisième effet est un important, ce sont les taxes, qui représentent 60% du prix à la pompe. On peut se dire que globalement on a des facteurs qui sont peu favorables à une diminution du prix à la pompe. Je serai tout de même plus rassurante dans le sens où je ne prévois pas une explosion du prix du baril en dollar, même si on a des tensions en fin d’année" conclut l'économiste.
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