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Prendre soin, un signe des temps
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Prendre soin, un signe des temps

RCF,  -  Modifié le 25 mars 2020
​En cette période de confinement et de pandémie, une phrase revient souvent sur nos lèvres : "Prends soin de toi et des tiens". Et si c'était là, l'enjeu de notre époque ?

Vendredi, c’était le printemps ! L’an passé à la même période la jeunesse nous lançait un appel pressant à prendre soin de notre Terre plus précisément, de la vie sur notre planète.

Un an plus tard, nous voici de plain-pied dans cette société du soin, nous confrontant brutalement à cette question sans du tout l’avoir demandé. Pas un échange en ce moment qui ne se termine par un « prends soin de toi et des tiens », exprimant pour l’interlocuteur comme pour soi-même, le sentiment de notre vulnérabilité réciproque.

Pas une journée sans que l’attention soit portée sur les métiers du soins, soin des malades, soin des fragiles, soin des plus pauvres même si on oublie vite dans ce genre de crise que les plus démunis sont toujours doublement frappés et le solidarité elle, ne peut pas, ne doit pas rester confinée. Soudain , la question n’est plus d’être un gagnant ou un perdant, mais c’est de prendre conscience que notre liberté est fondée sur une inter-dépendance les uns des autres.

C’est vrai, lorsque l’on a des parents âgés, accompagnés dans un EPHAD.
C’est vrai pour les parents qui découvrent combien enseigner est un métier.
C’est vrai pour toutes ces services que fournissent les sans-grades et qui soudain prennent de la valeur parce qu’ils ne sont plus fournis.
C’est vrai pour toutes ces associations qui assurent un lien social qui désormais n’est plus caractérisée par le coût des subventions portée par la collectivité mais par l’utilité sociale dont on prend conscience quand elle n’existe plus.

Sous l’effet de la peur, le reflexe premier a pu être celui du « sauve qui peut », mais on le voit la panique que traduit ce réflexe a des effets désastreux, l’esprit de survivalisme qu’il exprime est une fuite en avant qui rompt avec les tabous qui fondent notre humanité, notamment celui de la violence. Puis, et nous l’avons entendu ce week-end, le cri de cette Humanité qui résiste au repli, celui des soignants qui implorent que chacun maîtrise ses égoïsmes, qu’ils nous parlent de la transmission de la maladie ou des personnes vivants avec une fragilité, un handicap, dans le dénuement.

Je vous parlais, il y a quelques temps du « moment Fraternité », expression chère à Régis Debray. Nous y sommes ! Et pour nous convaincre : regardons, cette abnégation des personnels de santé et de soins des plus fragiles physiquement, psychiquement, socialement, économiquement, ces initiatives privées pour prendre soin de ces voisins.

En tant que présidente des Scouts et Guides de France, je me réjouis de voir cet engagement de jeunes volontaires pour soutenir l’action celles et ceux qui accompagnent les enfants et les jeunes placés sous protection de l’Enfance, ces jeunes qui spontanément s’engagent dans une chaine d’appel de personnes isolées.

Voilà des raisons d’espérer, voilà des motifs, en tant qu’éducateur, à répondre au propos du président de la république selon lequel « rien ne sera plus comme avant » par un « chiche !  Rendons le monde meilleur !» en écho à l’appel de Baden Powell qui m’est cher, bien sûr, mais qui s’adresse à toutes et tous.
Essayons ! la Fraternité est à portée de main ! Donnons confiance à celles et ceux qui prennent soin !

Ce n’est pas la crise qui changera quelque chose. C’est ce que nous en ferons.
 

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