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Prison: "on doit se donner les moyens de notre sécurité" explique le syndicat Ufap-Unsa-Justice
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Prison: "on doit se donner les moyens de notre sécurité" explique le syndicat Ufap-Unsa-Justice

RCF,  -  Modifié le 17 janvier 2018
Retour sur la mobilisation du personnel pénitentiaire et le malaise dans les prisons. Cela fait trois jours que les surveillants de prison se mobilisent devant les centres pénitentiaires.
Fabrice Begon - Ufap-Unsa-Justice Fabrice Begon - Ufap-Unsa-Justice

Mercredi, le mouvement des surveillants fait une pause. Il doit normalement reprendre jeudi matin. "Le dialogue a débuté avec la Garde des Sceaux mardi soir, et nous souhaitons donner un signe de bonne volonté dans ce dialogue, en introduction. Mais on sent bien qu’il reste encore beaucoup de travail à faire avant de sécuriser les détentions" explique Fabrice Begon, secrétaire général du syndicat Ufap-Unsa-Justice, syndicat majoritaire dans la pénitentiaire.
 

L'administration pénitentiaire, alertée depuis des mois

De ce rendez-vous avec la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, et les responsables du système pénitentiaire en France, les syndicats retiennent notamment des annonces faites aux représentants syndicaux pour régler la situation de Vendin-le-Veil, non loin de Lille. Fabrice Begon souligne également le déplacement de la Garde des Sceaux, sur place, sur les lieux où trois tentatives d’assassinat ont été commises sur des gardiens de prison.

Pour Fabrice Begon, l’affaire de Vendin-le-Veil est l’élément déclencheur du mouvement des gardiens de prison, mais elle est également représentative de ce qui se passe actuellement dans les prisons de France. "Cela fait des mois que nous alertons l’administration sur la problématique de la gestion des détenus terroristes en détention en France. Cela a donné lieu à des multiples agressions. Là c’est l’élément de trop" ajoute ce représentant syndical qui pointe également du doigt le fait que cet établissement dit « ultra-sécurisé » est appelé à recevoir Salah Abdeslam dans les prochaines semaines.

Fabrice Begon confirme également que la situation carcérale en France s’est dégradée ces dernières années. "Malheureusement, on s’y habitue. C’est une dégradation lente. Elle est aussi due au nombre de détenus terroristes islamistes que nous avons à gérer. Il y en a plus de 509 qui sont répertoriées actuellement » sans compter les détenus islamisés qui sont plus de 1 500 à l’heure actuelle", précise-t-il.
 

Le vrai danger, c'est le prosélytisme

Le premier quartier d’évaluation de la radicalisation QUR a ouvert ses portes au sein de la maison d’arrêt du Val d’Oise, début février 2017. Aujourd’hui, ces quartiers concernent six établissements. "Ces quartiers sont concentrés en région parisienne, une région très surchargée en matière de population pénale. On vient rajouter un problème sur un autre problème. Nous revendiquons des quartiers étanches. Il n’est pas normal que des islamistes puissent entrer en contact avec la population pénale classique. On nous présente des projets d’étanchéité relative. Soit c’est étanche, soit ça ne l’est pas" avance encore Fabrice Begon.

Le représentant de l’Unsa-Justice rappelle que ces détenus sont certes dangereux, mais que le vrai danger, c’est le prosélytisme. Un prosélytisme qui se traduit de plusieurs manières. "Des gens qui s’isolent, qui refusent de parler à des surveillantes, qui peuvent refuser des soins médicaux prodigués par des femmes. Également sur les cours de promenade, vous avez des prières. C’est toute la question du religieux en détention. Il peut y avoir une religion en détention, mais dans une pratique compatible avec la laïcité" ajoute Fabrice Begon.

La gestion des détenus terroristes est un gros problème, rappelle-t-il, parmi d’autres. "On a un problème de surpopulation pénale, de gestion de l’autorité avec l’uniforme. Ce sont ces sujets-là que nous voulons discuter avec le directeur de l’administration pénitentiaire et avec la Garde des Sceaux" conclut-il.

 

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