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Psychose

RCF,  -  Modifié le 14 janvier 2021
Voilà un mot très court qui a droit à deux lignes dans le dictionnaire d’un médecin du XIXe siècle, Émile Littré « Nom générique des maladies mentales. Étymologie : psych, âme. »
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C’est vraiment court. Et que dit son successeur Paul Robert qui, en 1967 parvenait à la fin du Grand Robert, édité par la Société du Nouveau Littré. Combien de lignes au mot psychose en 1967 ? Soixante-neuf lignes ! C’est dire que le mot et le concept a pris du poids. À nous de le radiographier.

La psychose a sans doute toujours existé, mais le mot s’est fait plus prégnant passant de l’individu à la collectivité. Mais le premier sens est infiniment mieux défini, la psychose y devient une « affection psychique », un « ensemble de troubles mentaux affectant de manière essentielle le comportement et constituant un ensemble stable de symptômes dont le malade ne reconnaît pas, en général le caractère pathologique » définition suivie d’une parenthèse importante : « (à la différence des névroses) ».

Mais j’apprécie la remarque précisant que « le mot est rarement employé absolument car il correspond à une notion presque aussi vague et contestée que celle de folie au XIXe siècle. » Et force lignes énonçant les différents types de psychose, paranoïaque, hystérique, hallucinatoire, obsessionnelle, délirante, psychose lexicographique… Non, celle-là, je viens de l’inventer. Et puis comme je l’avais annoncé, vient une autre sorte de psychose, attestée dans l’usage depuis 1928, c’est une idée fixe et notamment la psychose collective.

Roger Martin du Gard, en fait une belle description : « On a sciemment créé dans le pays, ce que vous autres, médecins, vous appelez une psychose : la psychose de la guerre ». Et ajoute-t-il, « quand on a éveillé dans une nation cette anxiété collective, ce n’est plus qu’un jeu de la pousser aux pires folies. »

Alors pour moi il y a de mauvaises psychoses et de bonnes psychoses.

Eh bien oui, mes amis me disent qu’au milieu de mes dictionnaires on attrape le lexicographicovirus, inoffensif pour l’organisme, mais qui entraîne des délires étymologiques. Ben pour moi, ça c’est un bon virus !

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