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Quand l’attention à l’autre se loge dans l’acte de bâtir
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Quand l’attention à l’autre se loge dans l’acte de bâtir

RCF,  -  Modifié le 25 mai 2018
Quelle belle expression que celle du « logement abordable ». Ne témoigne-t-elle pas d’une vigilante attention à l’égard de ceux pour qui l’habitat est inaccessible en raison de son prix ?

Alors que l’un des socles de notre Société est la fraternité, combien de personnes sont rejetées au motif de leur précarité pour s’entendre dire finalement : « ce n’est pas pour vous » ; entendez : « vous n’êtes pas à votre place ». Cette place est introuvable pour les plus fragiles. Oubliés de la société, ils connaissent l’exode vers ces cités mettant en lumière cette part manquante : l’égalité, synonyme de respect. Avec tristesse, souvent avec plus de lassitude que de colère, nombre de nos frères font l’amère expérience que la considération est liée au fait d’avoir du prix, plus exactement de pouvoir en payer le prix. L’accostage est rude ; il se révèle celui de l’accablement et du désenchantement.
 
Aborder, c’est entrer dans une relation inconnue. Je n’aborde pas l’autre sans précaution pour ne pas heurter, blesser. L’hospitalité est un art qui introduit la gratuité, plus encore l’humilité. S’effacer, ce n’est point fuir mais courir vers l’essentiel. Dans le 15ème arrondissement de Paris, rue de Vaugirard, quartier inabordable pour ceux confrontés à la vulnérabilité, une Congrégation dominicaine a suscité une opération faisant tomber les murs de l’indifférence pour être l’éloge de la mixité. La Communauté aborda l’étude du projet pour dire non à l’indifférence. Le montage fut difficile, ne laissant pas de place aux illusions et aux approches « bisounours ». Un équilibre fut trouvé, via une mutualisation et la décision d’enlever au marché cette part qui met à l’écart les plus fragiles.
 
Comme il est heureux que des Communautés religieuses relient l’économie et l’humain ; elles sont nombreuses. Je pense aux Clarisses à Caluire qui ont accueilli dans leur monastère, il y a plus de 20 ans, des familles fragilisées.
 
J’entends la prière du psalmiste : « Qui va plaider ma cause, prendre mon parti ? Si le Seigneur ne m’avait pas secouru, le silence serait bientôt ma demeure ». Ici, le silence est habité par une présence attentive à ce qui manque pour bâtir un monde plus cohérent, plus humain.

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