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Quelle recomposition politique en 2019 ?
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Quelle recomposition politique en 2019 ?

RCF,  -  Modifié le 6 juillet 2018
Pour la dernière chronique Europe de la saison, une projection de ce que sera la campagne des élections européennes de mai 2019, un potentiel « Grand barnum » pour Charles de Marcilly.
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Cela s’annonce plus incertain encore que de pronostiquer le vainqueur de la Coupe du monde ! Mais d’abord revenons sur la composition du Parlement européen élu en 2014 : deux forces politiques majeures, la droite et la gauche ont scellé une « grande coalition » sur le modèle de ce qui se fait en Allemagne. Etant donné que la Commission européenne est pilotée par le Spitzencandidat, le vainqueur issu des élections, et que le Conseil les états membres aussi, la situation politique permettait que les textes de lois soient votés de façon relativement sereine.

Sans possibilité de voter contre, bien sûr, le Parlement amende. Mais les anti ne sont pas unis. Ils ne sont pas d’accords sur la question de l’euro par exemple. Même les partis au gouvernement dans les pays dits de Visegrad, la Hongrie, la Pologne ou la République tchèque, siègent dans des groupes politiques différents à Bruxelles. De leur côté, les Etats se disputent, mais le compromis arrive quasiment toujours au bout du parcours législatif. Regardez les travailleurs détachés, mais, certes, moins le dossier sur la réforme de l’asile ou de Schengen. Pourquoi ? Car l’Europe est en pleine recomposition politique et que les capitales se crispent. Si en plus les coalitions au niveau nationale intègrent des partis eurosceptiques comme en Autriche ou en Italie cela deviendra compliquer d’avancer.

Je crois que les définitions des familles politiques changent et vont encore évoluer. Le mouvement 5 étoiles en Italie aurait pu être qualifié d’europhobe il y a quelques années. C’est moins le cas aujourd’hui. Quant à l’extrême droite, il semblerait que le Brexit au lieu de lui donner l’exemple à suivre freine les électeurs sur la voie de la sortie. Les extrêmes ne veulent pas ou plus la fin de l’Europe, ils veulent la contrôler. Garder l’outil de l’Union européenne, faute d’alternative satisfaisante, mais en la gérant avec leur propre agenda politique.

Les prochains mois de campagne répondront à ces questions : quelle sera la restructuration des forces de la gauche radicale qui une stratégie complète à redéfinir ? Est-ce que la sociale démocratie, seconde force politique encore aujourd’hui, va survivre ? Est-ce que les conservateurs seront toujours les dominants ? Probablement oui, mais avec quelle avance ? Est-ce que les verts maintiendront un groupe uni ? Combien de division pour les populistes, mais surtout, qui s’associe avec qui ? Les europhobes ne sont pas les eurosceptiques. Leur finalité n’est pas la même. Enfin, qui sera au centre de l’échiquier ? C’est là que la recomposition des équilibres politiques sera déterminante et que la France aura un rôle particulier. La capacité à nouer des accords, d’avoir suffisamment de députés sera essentielle. Même si un parti français obtenait 100% des 79 sièges disponibles, cela ferait moins de 10% de l’ensemble du Parlement. Pour peser il faut composer avec les autres et en nombre suffisant. C’est le défi de la rentrée ! 

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