Recycler le pain sec en farine

C’est grâce à une machine appelée le Crumbler que l’on parvient désormais à faire avec le pain de la veille un nouveau pain avec les mêmes propriétés. On doit cette innovation un bordelais Franck Wallet, un urbaniste est très engagé dans la question du développement durable, et qui s’est aperçu en collectant du pain pour les restos du cœur qu’il en restait toujours. Fort de ce constat il s’est lancé dans la production de pain perdu avec 3 limites qu’il perçoit rapidement le pain perdu c’est bon chaud, cela ne se conserve pas longtemps et il est difficile d’inciter les boulangers à se lancer dans une production massive de pain perdu.

L’idée de Franck Waller est née en 2016 en faisant des expériences chez lui où il a découvert qu’en broyant du pain sec il pouvait en récupérer une poudre avec les mêmes propriétés que la farine pouvant s’intégrer dans de nombreuses recettes. Il crée donc sur ses fonds propres et différents partenaires tels que l’ADeMe, la région nouvelle Aquitaine, et Bordeaux Métropole une start-up qu’il a baptisée expliceat, qui sera incubée dans une couveuse d’entreprise. Très rapidement il créera un premier prototype puis industrialise la fabrication de cette machine qu’il a baptisée je vous le rappelle Stéphanie le crumble. Machine en vente auprès des professionnels depuis juin 2017. 

Alors il y a plusieurs avantages tout d’abord la réduction de la perte de pain puisque le pain non vendu va pouvoir être recyclé et réduire ainsi la perte de chiffre d’affaires du boulanger, mais aussi réduire le coût de fabrication puisque pour produire un nouveau pain on va mettre pour moitié de la farine traditionnelle et pour moitié la chapelure issue du crumble. Mais l’autre intérêt de ce pain recyclé c’est qu’il est à la fois plus digeste, car la levure est cuite et il se conserve plus longtemps.

Pour le moment c’est une vingtaine de boulangeries sur les 30 000 boulangers que compte la France donc vous l’aurait compris un vrai potentiel de développement, potentielle qui est largement atteignable, car le prix d’une de ces machines et de 2000 € permettant aux boulangers qui s’en équiperaient un amortissement rapide de son investissement. Mais le projet de Franck Wallet qui a fait de l’anti gaspillage son cheval de bataille ne s’arrête pas là puisqu’en parallèle de la fabrication de machines la société explicite qu’il dirige s’est lancé dans un projet baptisé "les recettes évadées" et qui propose à l’ensemble des boulangeries partenaires différentes recettes à base de cette farine recyclée leur permettant de proposer aux entreprises des buffets sucrés et salés éco responsables. Comme quoi l’économie circulaire n’est pas simplement réservée à l’industrie. 

Et si vous voulez en savoir plus et bien je vous renvoie sur le très bon article de Caroline de Malet sur les pages du Figaro demain.