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Réforme des retraites: le gouvernement entame le second round
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Réforme des retraites: le gouvernement entame le second round

RCF,  -  Modifié le 6 septembre 2019
Les partenaires sociaux sont attendus aujourd’hui et demain à Matignon pour un nouveau round de concertation sur la réforme des retraites.
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Arès 18 mois de discussions sur le futur "système universel" de retraite avec le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, syndicats et patronat reprennent le chemin de la négociation, cette fois-ci avec Edouard Philippe. Aux côtés du Premier ministre prendra place un nouveau membre du gouvernement : Jean-Paul Delevoye, qui a été nommé mardi de haut-commissaire chargé de la réforme des retraites, deux ans après son accession à ce poste. Simplement, il prendra désormais part au conseil des ministres. Résultat, on prend les mêmes et on recommence. Bis repetita.

Pourquoi cela ?

Parce que malgré 18 mois de concertation dont tout le monde a reconnu la grande qualité, y compris la CGT et FO, les syndicats les plus opposés au projet, les Français sont extrêmement dubitatifs. vis-à-vis de cette réforme structurelle, qui doit mettre fin aux 42 régimes existants, au profit d’un système unique par points.

Selon un sondage Ifop publié par le Journal du dimanche le 1er septembre, 41% estiment qu'"il n’est pas nécessaire de mener une réforme des retraites", 36% plaident pour "allonger la durée de cotisation des actifs" comme ça a été le cas depuis trente ans ; 16% pour "augmenter les cotisations des actifs" et 7% penchent pour "baisser les pensions des futurs retraités", comme le gouvernement l’a fait en augmentant la CSG.

Plus gênant, seul un tiers (34%) des Français fait confiance à l’exécutif pour réformer les retraites. Les plus confiants sont les 18-24 ans (50%), les professions libérales et cadres supérieurs (49%). Les moins confiants sont les ouvriers (82%), les proches du Rassemblement national (90%) et les 35-49 ans (77%).

Seul point un peu positif pour le gouvernement : les deux-tiers des Français estiment qu’il faut mettre fin aux régimes spéciaux "avec pour objectif d’en avoir un seul et unique au nom de l’égalité entre les cotisants". Les prochaines semaines vont d’ailleurs être marquées par des mobilisations tous azimuths, chacun estimant que la victime de ce chambardement sera lui, alors que son voisin en sera le grand bénéficiaire.
 

Pas simple…

Non. Pour gagner les esprits et les cœurs, Jean-Paul Delevoye va donc repartir sur les routes et devoir conduire la "concertation citoyenne" voulue par Emmanuel Macron. Elle doit incarner "le changement de méthode" initié après la crise des "Gilets jaunes". En attendant, il lui faudra avaler une couleuvre. Car pour assurer le futur équilibre financier du système des retraites, le haut-commissaire avait prôné la définition d’un âge pivot de 64 ans pour toucher une pension à taux plein.

Patatras : lors de son interview sur France 2, à l’issue du G7 de Biarritz, Emmanuel Macron l’a contredit, en disant qu’il préférerait un accord sur la durée de cotisation. Un choix qui favorise plutôt les salariés ayant commencé jeune à cotiser. Et surtout une façon de faire la paix avec la très réformatrice CFDT, premier syndicat français. On ne peut pas réformer contre tout le monde.
 

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