Accueil
"Rosie Davis" de Paddy Breathnach
Partager

"Rosie Davis" de Paddy Breathnach

RCF,  -  Modifié le 14 mars 2019
Chaque mercredi Valérie de Marnahc vous propose sa chronique cinéma.

C’est mon coup de cœur de la semaine, c’est un film irlandais qu’on pourrait qualifier de film social. On sent en tous cas l’influence anglaise des films de Ken Loach, ou belge, des frères Dardenne.
Mais il est plus que cela.

C’est l’histoire d’un couple et de leurs quatre enfants, dont la maison est mise en vente par le propriétaire, et qui se retrouvent à la rue, alors que lui travaille. Et Rosie est cette jeune mère qui se démène pour retrouver un logement à sa famille. La toile de fond du film est bien sûr le drame quotidien de la crise du logement, même dans des pays à forte croissance économique comme l’Irlande ! 
 
Mais Rosie Davis nous parle aussi d’espoir, de résilience, d’amour, au sein d’une famille aimante malgré les difficultés. C’est le portrait bouleversant d’une mère courage qui lutte pour rester digne. C’est un film réaliste, puissant, sans romanesque, mais qui nous serre la gorge et nous touche au cœur.

Rosie est jouée par une actrice irlandaise elle aussi, Sarah Greene. Elle avait été élue meilleur espoir féminin pour son rôle dans le film "Cristina Noble", cette humanitaire engagée aux côtés des orphelins au Vietnam. Elle tient ici son premier rôle principal et elle est vraiment impressionnante de vérité. On pense bien sûr à "Rosetta" des frères Dardenne, qui avait fait couler tant d’encre au Festival de Cannes en 1999. Le film avait reçu à la fois la Palme d’Or et le Prix d’interprétation féminine pour une actrice débutante ! C’était Emilie Dequenne. Et Sarah Greene pourrait être sa grande sœur. Elle a le même visage doux et rond et le même mélange de détermination et de force. Et puis Stéphanie, les premiers rôles féminins au cinéma dont le film porte le nom sont rares, alors soutenons-les!

Ca pourrait être l’histoire banale d’une famille ordinaire n’importe où ! Le film commence sur un pare-brise embué, où l’eau de pluie ruisselle, avec une voix féminine au téléphone qui cherche une chambre pour la nuit. Puis une main essuie la vitre et le visage de Rosie apparait. Il est calme et posé, malgré des enfants bruyants qui jouent à l’arrière…

Le scénario se déroule sur une journée et demie, la caméra est au plus près des personnages, parfois même posés sur leurs genoux ! notamment pour ces scènes très exigües tournées dans la voiture.
Mais malgré tout, sur ce fond de pauvreté sans misérabilisme, "Rosie Davis" nous ramène à l’essentiel de la vie, ou de la survie parfois : garder sa dignité et aimer l’autre.
 
 
 
 
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don