Pimkie, les Inrocks, Engie, PSA, le Figaro. Toutes ces entreprises sont différentes, mais depuis le début de l’année, elles ont un point en commun, la RCC. Entendez par là "rupture conventionnelle collective". C’est l’une des nouveautés nées des ordonnances voulues par le président pour réformer le Code du travail. Cette RCC est entrée en vigueur le 1er janvier dernier. C’est un accord collectif qui permet la rupture du contrat de travail d’un commun accord entre salariés et employeurs.
Les syndicats sont divisés quant à l’opportunité de ce dispositif nouveau. Pour le cas de Pimkie, les organisations syndicales s’y opposent. Mais chez PSA, autre son de cloche. Les syndicats y seraient plutôt favorables.
A la CFE-CGC, "on est plutôt contre" explique François Hommeril, le président du syndicat des cadres. "On n’agit pas de manière positive sur l’emploi en augmentant les moyens de le détruire. La RCC, c’est rien d’autre qu’un dispositif supplémentaire pour donner aux entreprises la possibilité de se séparer de compétences importantes" ajoute-t-il.
"On va augmenter les moyens de diriger les salariés vers la sortie. Quelle est donc cette société dans laquelle finalement la seule chose qui compte, c’est de solliciter chez les salariés la possibilité de quitter l’entreprise dans laquelle ils ont développé des compétences. Cela n’a aucune vertu économique positive" s’insurge François Hommeril.
Face à cela, quelle autre philosophie de l'emploi proposer ? "Nous pensons à la CFE-CGC qu’il faut au contraire travailler sur les moyens de renforcer les mobilités qui permettent aux gens qui ont acquis des compétences d’aller vers les entreprises. C’est exactement l’inverse qu’il faut faire. Je ne crois pas à l’intelligence même du marché du travail. On veut toujours plus le fluidifier ? Et quelque chose de plus en plus fluide a toujours tendance d’aller dans le sens de la plus grande pente" prévient encore le président de la CFE-CGC.
François Hommeril va encore plus loin en expliquant que "cela va solliciter de mauvais réflexes chez les entreprises. Aujourd’hui les entreprises sont sous la dictature du court-terme et du pouvoir financier. Dès l’instant que le pouvoir financier et la dictature du court-terme s’ingèrent dans une entreprises, sont parfois prises des décisions lourdes à partir d’un indicateur qui porte sur six mois ou an, quand bien même il aura fallu attendre dix ans ou vingt ans pour développer des compétences propres".
Les négociations sur l’assurance-chômage débutent jeudi 11 janvier prochain. "Nous y allons dans un état d’esprit très positif. Nous voulons maintenir dans ce dispositif le caractère assuranciel et contributif. Chacun des partenaires dans cette affaire est conscient des risques que l’on prend si l’on déstructure trop le système" lance François Hommeril.
Ce dernier explique que la majorité des partenaires sociaux font bloc sur la question. "Nous sommes assez en phase avec les autres syndicats, et avec les organisations patronales. Dans un contexte qui pourrait favoriser la division, il est assez remarquable que les huit organisations aient réussi à trouver une expression commune" conclut le président de la CFE-CGC.
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