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"Sans débat démocratique la transition énergétique est vécue comme une punition"
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"Sans débat démocratique la transition énergétique est vécue comme une punition"

RCF,  -  Modifié le 7 décembre 2018
Véronique Fayet vous propose son éditorial en régissant à l'actualité de la COP24.
DR - Véronique Fayet DR - Véronique Fayet

La COP24 bat son plein à Katowice en Pologne. Les pays doivent aboutir à l’élaboration des règles d’application de l’accord de Paris. Cela veut dire qu’après l’adoption historique des grands principes de la COP21 en 2015, il s’agit maintenant de se mettre d’accord leur mise en œuvre effective. La COP24 doit être la traduction opérationnelle de la COP21 : les engagements doivent devenir réalité et se traduire en  actes à partir de 2020.

Il y a quelques semaines un rapport du GIEC nous rappelait l’urgence d’agir pour éviter que des centaines de millions de personnes ne souffrent de la faim ou de déplacements forcés. La semaine dernière c’est le Programme des nations unies pour l’Environnement qui poussait un cri d’alarme : si nous en restons aux actes posés aujourd’hui, la température du globe montera rapidement de + 3° ou 3,5°, entrainant des catastrophes. Le temps est compté dit l’ ONU ! Nous n’agissons plus pour les générations futures, ce sont nos propres vies qui sont et seront impactées.

Il faut donc agir et chercher toutes les bonnes solutions pour réduire les émissions de gaz carbonique. Mais parfois, les mesures prises pour lutter contre les changements climatiques menacent les plus pauvres. Les partenaires que soutient le Secours Catholique un peu partout dans le monde voient déjà certains effets négatifs. De nombreux gouvernements ont adopté des mesures favorisant les agrocarburants pour remplacer le diesel. Mais beaucoup de populations paysannes au Brésil ont vu leurs terres confisquées et ne peuvent plus cultiver de quoi se nourrir. Des populations autochtones ont vu la déforestation avancer et ont dû partir et renoncer à  leur modes de vies.

Attention donc, aux fausse bonnes idées, dangereuses pour les populations ! Pour cette raison, avec Caritas Internationalis, nous serons présents à la COP 24, pour que les Etats replacent l’enjeu humain au cœur de l’action climatique, en inscrivant les droits de l’homme, la sécurité alimentaire, les droits des peuples autochtones, et le principe d’une transition juste dans les règles d’application de l’accord de Paris. La transition juste, c’est le lien absolu entre transition écologique et justice sociale : c’est la demande les gilets jaunes en France et cela vaut pour tous les habitants du monde.

Les pays qui se disent défenseurs des droits de l’homme, à commencer par la France, doivent prendre la responsabilité qui leur incombe de garantir que la réponse aux changements climatiques se fait avec et pour les populations. La Suède a organisé un débat national qui a duré  3 ans et le pays est exemplaire. On voit en France aujourd’hui que sans débat démocratique la transition énergétique est vécue comme une punition ! 7000 grandes villes dans le monde, 6000 entreprises, des millions de citoyens sont mobilisés pour le climat. Il n’est pas trop tard, mais la Maison brûle , le temps est compté !
 

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